L'essentiel en bref

Durant une grande partie du siècle passé, en Suisse, les déchets s’accumulaient sans prescriptions en des lieux divers et les activités polluantes se déroulaient sans précaution vis-à-vis de leur impact sur le sous-sol du site et parfois sur les sols avoisinants. C'est ainsi que des sites pollués ont vu le jour.

Les décharges, certaines aires d'exploitation, les lieux d'accidents et les installations de tir font aujourd'hui partie des quelque 1'300 sites pollués du canton du Valais. Lorsque des sites pollués entraînent des atteintes nuisibles ou incommodants sur les eaux souterraines, les eaux de surface, l'air ou le sol, ou s'il existe un danger concret que de telles atteintes apparaissent, on parle de sites "contaminés" et ceux-ci doivent être assainis.

Le traitement des sites pollués est une priorité pour le Service de l'environnement (SEN). Depuis les 20 dernières années, le SEN a mis en place un vaste réseau de surveillance, gère le cadastre des sites pollués et fait avancer les mesures de sécurisation et d'assainissement. Le canton ne veut pas laisser aux générations futures des sites contaminés dangereux.

Les principaux faits et chiffres  |  Les plus grands projets d'assainissement  |  Les PFAS - un défi mondial

 1. Les principaux faits et chiffres

Le cadastre des sites pollués a été établi entre 2003 et 2004 par le canton et ses mandataires sur la base des informations disponibles. Il fait continuellement l’objet de mises à jour (nouvelles informations, évènements, mesures d’investigation et d’assainissement). La détermination des mesures à prendre, ainsi que les priorités en termes d’investigation, de surveillance et d’assainissement de sites se fondent sur le potentiel de pollution du site, sur celui de mobilisation des polluants et sur la vulnérabilité des biens à protéger.

Parmi les sites inscrits au cadastre des sites pollués tous ne doivent pas être investigués d’office. En revanche, lors d’un projet de construction prévu dans le périmètre de tels sites, une investigation préalable est dans tous les cas nécessaire.

Doivent être investigués d’office, les sites susceptibles d’engendrer des atteintes nuisibles ou incommodantes aux biens à protéger que sont les eaux souterraines et de surface, l'air et le sol. Au terme de l’investigation préalable, seule une partie des sites pollués requiert des mesures de surveillance ou d’assainissement.

Les sites contaminés sont des sites pollués qui doivent être assainis.

Dans le cadastre des sites pollués, on retrouve principalement :

• les emplacements d’une étendue limitée, pollués par des déchets, à savoir les décharges désaffectées ou encore exploitées ;
• tout autre lieu de stockage définitif de déchets ;
• des aires d'exploitations désaffectées ou encore exploitées, dans lesquelles ont été utilisées des substances dangereuses pour l’environnement ;
• les lieux d’accident pollués à la suite d’événements extraordinaires.

Début 2023, sur les 1354 sites ayant été inscrits au cadastre cantonal des sites pollués, 44 % ne nécessitent une investigation qu’en cas de projet de construction, 49 % ont d’ores et déjà été investigués et 6 % sont encore à investiguer. Pour la plupart de ces derniers les investigations sont en cours. 165 sites sont assainis et 13 sites sont en cours d’assainissement, principalement par des mesures in situ qui requièrent plusieurs années de traitement Parmi les 93 cas encore à assainir figurent 18 anciennes décharges, 10 aires d'exploitation et 65 buttes pare-balles de stand de tir.

Parmi les cas encore à assainir, 12 sont liés à des décharges risquant d’être érodées, 2 sont des gouffres pollués et 4 correspondent à des sites où l’usage répété de mousses incendie a fortement pollué le sous-sol par des PFAS. 3 de ces sites pollués par des PFAS sont des sites industriels.

23 cas à assainir sont en lien avec l’industrie, dont 10 sont en cours d’assainissement. Il s’agit de :

• 4 anciennes décharges et 9 aires d'exploitation encore à assainir
• 8 aires d'exploitation en cours d'assainissement
• 2 autres sites en cours d'assainissement (Étang de la STEP à Monthey et les sols pollués le long du Grossgrundkanal entre Viège et Rarogne)

3. PFAS - un défi mondial

Les composés alkylés perfluorés et polyfluorés (PFAS) sont des produits chimiques difficilement dégradables qui sont utilisés depuis des décennies dans l'industrie. En raison de leur persistance et de leur forte bioaccumulation, ils se répandent dans les eaux et s'accumulent dans la chair des poissons. Par le biais de l'irrigation, ces substances peuvent également se retrouver dans les sols et les plantes. L'abaissement de la valeur limite, pour répondre à des normes toxicologiques beaucoup plus strictes, explique pourquoi ce groupe de polluants est devenu un thème prédominant dans le domaine des sites contaminés.

En 2021, le Valais a défini une stratégie pour faire face à la pollution par les PFAS et a renforcé la surveillance des eaux souterraines. Plusieurs mesures ont été prises. Par exemple, l'ancien terrain d'exercice des pompiers à Viège a été assaini par l'excavation de 60'000 tonnes de matériaux contaminés par des PFAS, qui ont été transportés en Autriche pour traitement. En aval des sites chimiques de Viège, Evionnaz et Monthey, la pollution causée par l'utilisation de mousses d'extinction contenant des PFAS est contenue par des barrières hydrauliques. A partir du second semestre 2023, ce sera également le cas en aval de l'ancienne raffinerie de Collombey.

Vous trouverez ici de plus amples informations sur les projets actuels d'assainissement des sites pollués par des PFAS.