Problématique du mercure - Etat d’avancement des investigations
(IVS).- Les investigations de la pollution au mercure entre Viège et Niedergesteln progressent. Les investigations techniques de Viège Sud et près du pont sur le Baltschiederbach sont terminées : si la présence de deux parcelles très fortement polluées à Viège Sud a été constatée, les remblais du pont sur le Baltschiederbach se sont en revanche révélés non pollués. De nombreuses investigations sont actuellement en cours pour clarifier l’extension verticale de la pollution, la représentativité de l’échantillonnage et la mobilité du mercure.
Zones fortement polluées au Sud de la gare de Viège
Le 18 novembre 2014 le canton du Valais avait informé à propos de la pollution découverte au Sud de la gare de Viège. Le Service de la protection de l’environnement (SPE), d’entente avec la commune de Viège, avait exigé de la Lonza d’élargir le périmètre d’investigation en conséquence.
Le rapport d’investigation vient d’être remis par la Lonza au Canton et à la commune. Deux des 106 parcelles investiguées montrent une pollution très élevée avec un pic atteignant 250 mg de mercure par kilogramme de terre pour la première et 120 mg Hg/kg pour la seconde, soit bien au-dessus du seuil d’assainissement de 2 mg Hg/kg. La parcelle la plus polluée appartient à la caisse de pension de la Lonza et avait déjà fait l’objet d’une première série d’investigations en 2014 (voir communiqué du 18 novembre 2014). La deuxième parcelle la plus fortement polluée appartient à des particuliers. En raison de la situation géographique des parcelles et du niveau de pollution mesuré, il est probable que le matériau pollué ne provienne pas du Grossgrundkanal, mais qu’il s’agisse d’un dépôt de matériau d’excavation issu du site industriel de la Lonza. Les propriétaires des deux parcelles montrant des pollutions extrêmes ont déjà été informés. Le SPE examine actuellement les autres données et informera par écrit les propriétaires concernés dans quelques semaines.
Pas de pollution au pont du Baltschiederbach
Des remblais extrêmement pollués avaient été mis en évidence à proximité de l’ancien pont sur le Laldnerkanal pendant les travaux de construction de la route d’accès de l’A9 (voir communiqués de presse du 13 février et du 23 avril 2014). Comme le pont sur le Baltschiederbach a été construit à la même période que l’ancien pont sur le Laldnerkanal, le SPE a demandé une investigation des matériaux de remblais du pont sur le Baltschiederbach. Les résultats d’analyse ne montrent pas de pollution au mercure.
Investigations en cours
Profondeur de la pollution au mercure
Il a été admis jusqu’ici que lorsque la couche supérieure de sol d’une parcelle (0 à 20 cm) n’est pas polluée, la couche inférieure de sol (20 à 40 cm) est également non polluée. Jusqu’ici la couche entre 20 et 40 cm de sol n’a dès lors été analysée que lorsque la couche supérieure était polluée.
Afin de contrôler cette hypothèse, le SPE a exigé l’analyse systématique de la couche de sol entre 20 et 40 cm lors de l’investigation technique de Viège Sud (voir ci-dessus). Ces analyses ont montré que la pollution de certaines parcelles commence seulement vers 20 cm de profondeur. La Lonza s’est dès lors déclarée prête à analyser la totalité des parcelles des zones d’habitation de Viège et Rarogne jusqu’à 40 cm de profondeur au minimum, lorsque cela n’a pas encore été effectué.
Les parcelles nécessitant un assainissement (> 2 mg Hg/kg) situées dans les quartiers de Viège Ouest/Kleegärten et de Turtig font actuellement l’objet d’investigations détaillées, afin d’évaluer plus précisément l’étendu de la pollution en surface et son extension en profondeur. Les résultats sont attendus au début de l’automne.
Hétérogénéité de la pollution
La représentativité de l’échantillonnage fait actuellement l’objet d’une évaluation par le biais d’une nouvelle campagne de prélèvements sur 35 parcelles situées en zone d’habitation de Viège et Turtig. Une partie de ces prélèvements est réalisée par les experts indépendants du canton.
De plus, les experts du Canton cherchent à identifier les zones de remblais en zone d’habitation et dans une partie de la zone agricole par le biais de mesures géophysiques. Les premiers résultats sont attendus pour le début de l’automne.
Le SPE est également en contact avec l’EPFZ pour interpréter les données existantes à l’aide d’une étude géostatistique. Le but de cette étude est d’évaluer avec quelle probabilité une parcelle aurait été mal classée (p.ex. si une parcelle considérée comme « peu polluée » (en-dessous de 2 mg Hg/kg) serait en fait à assainir).
Mobilité du mercure
La mobilité du mercure est déterminée par sa forme chimique. Des échantillons de sol et de sous-sol ont été prélevés début juillet par les experts du Canton sur des parcelles montrant une large gamme de teneurs en mercure. La forme chimique du mercure présent dans ces échantillons sera établie par des analyses en laboratoire. Les résultats sont attendus pour la fin de l’automne.
En parallèle, les eaux souterraines seront analysées aussi bien par la Lonza que par les experts du Canton. Les résultats sont attendus pour la fin de l’automne. Finalement, l’Université de Bâle procédera à des mesures de mercure dans l’air.
Ces différentes données formeront la base nécessaire à l’élaboration des projets d’assainissement par la Lonza. Le Canton informera dès que de nouvelles données seront disponibles.
Nouvelle organisation du projet au sein du SPE
Les deux postes de travail transférés par le Conseil d’Etat (voir communiqué du 9 janvier 2015) pour renforcer et intensifier le traitement du dossier « mercure » ont été pourvus. Les nouveaux collaborateurs ont débuté leur activité et l’organigramme du projet a été modifié en conséquence. Stéphanie Jüstrich Chablais, collaboratrice scientifique du SPE depuis avril 2010, assure depuis le 1er juin 2015 le pilotage opérationnel du dossier.