Sierre
Dans la commune de Sierre, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations allant du Néolithique à nos jours.
La fréquentation du territoire communal au Néolithique est attestée par une hache en pierre polie découverte sur la colline de Géronde au 19ème siècle, puis par six sépultures mises au jour à Granges au milieu du 20ème siècle. Un petit lissoir en os de la même période, conservé au Musée d’Art et d’Histoire de Genève (MAH), proviendrait de la même localité. Quelques occupations ténues ont également pu être observées lors d’interventions archéologiques plus récentes, notamment sur la colline de Géronde.
La plupart des vestiges des âges des métaux livrés par les sous-sols de la commune sont de l’ordre funéraire, et le plus souvent, fortuitement mis au jour. Ainsi, depuis le milieu du 19ème siècle, de nombreuses sépultures et un mobilier archéologique abondant appartenant à l’âge du Bronze et aux âges du Fer sont découverts. De très nombreux éléments de parure (fibules, torques, épingles, bracelets en bronze ou en verre, collier de perles, anneaux, pendentifs…) ainsi que des poignards, haches, épées, une pointe de lance et des fragments de faucille ont notamment pu être observés.
Depuis le 19ème siècle, un nombre important de sépultures d’époque romaine a aussi pu être révélé, le plus souvent lors de travaux de défoncement des vignobles. Parmi celles-ci, plus d’une cinquantaine auraient été découvertes et détruites de cette façon sur la colline de Géronde. Une sépulture d’une richesse exceptionnelle a été découverte dans le secteur des Bernunes en 1909 et une quinzaine de tombes supplémentaires ont été mises au jour sur Géronde en 1946.
Comme en témoignent les vestiges découverts, la région de Sierre et ses environs étaient probablement occupés par plusieurs uillae au cours de l’époque romaine. Des murs maçonnés pouvant appartenir à plusieurs de ces grands domaines ruraux ont été observés à Villa, à Muraz, dans la chapelle de Saint-Ginier et à Sainte-Croix. Sur ce dernier site ont été découverts les vestiges de locaux chauffés par hypocauste (système de chauffage par le sol) témoignant de la présence d’une « salle d’eau » peut être liée à des thermes privés ou publics.
Un autel dédié à Mercure par un certain Lucius Valerius Optatus et plusieurs blocs inscrits, dont quelques-uns en remploi dans le monastère de la colline de Géronde, ont été mis au jour dans la région de Sierre. Quelques-unes de ces inscriptions nous livrent l’identité de magistrats qui auraient pu résider de manière saisonnière dans les uillae supposées de la région. Parmi ces personnages de haut rang, Valerius Terentius ainsi que Caius Cominus Chius et son épouse Nacina Bottia nous sont connus par le biais de leurs stèles funéraires. Un autel funéraire du 3ème siècle, mis au jour lors de travaux menés dans le monastère de Géronde en 1963, fait mention d’une clarissima femina du nom de Modestina. Cette femme est la troisième de rang sénatorial connue à l’heure actuelle en Valais.
La commune de Sierre recèle également des vestiges médiévaux d’une grande richesse. De nombreuses sépultures et un riche mobilier archéologique y ont notamment été mis au jour. Les édifices du Moyen Age, conservés ou dont les ruines sont encore visibles dans la commune, témoignent de l’importance des occupations de cette période dans la région.
Parmi les très nombreux lieux de culte chrétien, les tours et les châteaux médiévaux, il semble indispensable de mentionner la chapelle Saint-Felix, dont la fondation daterait des 8ème-9ème siècle (époque Carolingienne) et qui serait le plus ancien édifice conservé en élévation du canton, ainsi que le site médiéval de Granges avec ses églises et ses nombreuses habitations seigneuriales, dont les plus anciens vestiges pourraient remonter au 11ème siècle.
Plusieurs rapports d’interventions ainsi que les études qui en résultent sont mis à la disposition du public ci-dessous. Les fichiers sont consultables au format PDF.