Rénover et isoler ma toiture

Vous avez décidé d’isoler votre toiture, de profiter de faire des économies d’énergie et d’améliorer votre confort, mais il vous reste quelques questions en suspens ? Vous êtes au bon endroit ! Suivez le guide !

CONTENU

Si vous n’avez pas encore fait réaliser un audit énergétique, commencez par lire cet article : «Réaliser ou pas un audit énergétique ?».
Vous avez fait établir un audit et l’expert vous recommande d’isoler la toiture ? Lisez la suite...

Voir l'article «Comprendre les bases de l'isolation thermique».

L’approche « Do-it-yourself »

Cette première approche peut être assimilée à une démarche de bricolage : vous achetez des panneaux isolants de 4 à 8 cm dans un magasin et vous comptez les installer vous-même. Cette approche est vivement déconseillée parce qu’elle ne permet pas de respecter les valeurs U maximales prescrites par la loi, (cf. ci-dessous). Les pertes de chaleur diminuent peu, des ponts thermiques pourraient subsister et les risques de dégâts importants dus à de la condensation augmentent. Une rénovation ultérieure pourrait même devenir plus complexe. Il est important de noter qu’aucune subvention n’est versée pour ce type de travaux.

L’approche « Minimum légal »

Lorsqu’un élément d’enveloppe (toit, façades, sol, plafond, fenêtres, porte extérieure, etc.) est rénové, il doit respecter des exigences minimales d’isolation fixées par la loi cantonale sur l’énergie (exigences énergétiques pour les bâtiments, voir justificatifs énergétiques).

Pour une toiture contre l’air extérieur par exemple, le niveau d’isolation requis doit permettre d’atteindre une valeur U d’au maximum 0.25 W/m2K. Ainsi, par exemple, rénover une toiture construite au début des années 80 et comprenant 4 cm d’isolation posée sur chevrons (valeur U admise à 0.55 W/m2K), en rajoutant 12 cm d’isolation (valeur lambda 0.035 W/m·K) entre chevrons, permet de respecter le minimum légal requis avec une valeur U calculée à 0.24 W/m2K.

Cette approche permet de respecter le cadre légal, mais elle n’est pas optimale du tout : le potentiel de réduction des pertes thermiques n’est pas bien exploité, sans compter qu’on n’atteint pas les valeurs d’isolation requises pour bénéficier des subventions du Programme Bâtiments. Au final, cette approche coûte bien plus chère que l’approche « Standard ».

L’approche « Standard »

Cette approche consiste à prévoir ce qui est nécessaire pour atteindre au moins une valeur U d’isolation de 0.2 W/m2K de manière à bénéficier d’une subvention cantonale du Programme Bâtiments

Sur une toiture construite par exemple en 1985 avec 6 cm d’isolation entre chevrons (valeur U admise à 0.4 W/m2K), ces 0.2 W/m2K pourraient être atteints en complétant l’isolation actuelle par exemple par la mise en place de 14 cm d’un isolant complémentaire performant (lambda 0.030 W/mK). En cas de rénovation complète de la toiture prévoyant une intervention dans la structure de la toiture (tuiles, lattage, etc.), la valeur U prescrite de 0.2 W/m2K peut aisément être atteinte et donner droit à des subventions.

Cette approche « Standard » bénéficie de beaucoup d’avantages : elle permet de respecter les exigences légales, le potentiel de gain thermique est bien exploité, l’isolation reste en principe dans une bonne plage de rentabilité et surtout les travaux sont éligibles à de généreuses subventions cantonales qui peuvent couvrir jusqu’à 30% des coûts d’investissements (cf. ci-dessous).

L’approche « Exemplaire »

Dans tous les cas, il vaut la peine de réfléchir à l’opportunité de prévoir mettre en place davantage d’isolation.

Lorsque qu’une toiture est entièrement refaite à neuf (p. ex. dans le cas d’une surélévation ou d’une rénovation complète), 4 centimètres supplémentaires d’isolation par rapport à la variante décrite dans l’approche « Standard », ne coûtent pas beaucoup plus cher sur l’ensemble des travaux et permettent de réaliser de substantielles économies d’énergie. Remplacer les 14 cm d’isolation des exemples précédents par 18 cm d’un isolant éventuellement plus performant posé sur chevrons, permettrait d’atteindre une valeur U proche de 0.15 W/m2K. Le choix d’un isolant plus performant, peut permettre de respecter les exigences de labels comme Minergie-P ou CECB A/A, donnant droit à des aides financières supplémentaires et augmentant la valeur du bien.

Voici une liste non exhaustive d’exemples d'isolations de toitures. Dans tous les cas, il est très important de demander conseil à un professionnel avant de réaliser des travaux d’isolation (détails constructifs, étanchéité, risques de condensation, etc.).

Pour les toitures inclinées

Pour les toitures inclinées, l'isolation intérieure se fait généralement avec une laine minérale entre chevrons. Dans certains cas particuliers, il est possible d’insuffler de l'isolation (minérale ou cellulose) entre chevrons.

Lors d'une rénovation complète prévoyant une intervention sur la structure du toit, avec par exemple la mise en place d’une nouvelle sous-construction, plusieurs types d’isolant sont utilisés tels la laine de verre, la laine de roche, le polystyrène, le polyuréthane PUR, etc. Dans ce contexte, il est important de noter que la pose d’une isolation par-dessus les chevrons permet de limiter fortement les pertes de chaleur au travers de ponts thermiques. 

Pour les combles non chauffés (mesure simple ne donnant pas accès à une subvention) 

Pour isoler des combles non chauffés qu’il n’est pas prévu de rendre/maintenir accessibles, il suffit de poser un isolant directement sur le sol visible. Si ces combles doivent être maintenues accessibles, la solution la plus courante consiste à utiliser des plaques de polystyrène expansé (EPS) ou des panneaux en fibres de bois (ou laine de bois ou laine de verre). Certains fabricants proposent des panneaux sandwichs prêts à être posés (frinorm SSP, Dietrich EB EPS, Flumroc Estra, etc.).

Il existe aussi des solutions pour isolation à insuffler (p.ex. Isofloc surplancher).

Pour les toitures plates

Comme une telle configuration requiert des solutions pour l’écoulement des eaux de pluies, les aspects liés à l’étanchéité du toit doivent être réglés dans les règles de l’art. Le choix de l’isolant, directement lié aux options constructives spécifiques (typologie, mode constructif, accessibilité à des véhicules, etc.), doit faire l’objet d’une attention particulière.

 

La rénovation de la toiture offre plusieurs avantages :

  • elle génère d’importantes économies d’énergie (donc davantage d’autonomie) ;
  • elle garantit un bien meilleur confort thermique (en hiver, mais aussi en été contre les surchauffes) ;
  • elle permet de réduire les investissements lors du remplacement du chauffage (plus petite puissance requise) ;
  • elle induit des possibilités de déductions fiscales (cf. article dédié à cette question) ;
  • elle permet d’augmenter de la valeur immobilière du bien ;
  • elle donne droit à de substantielles subventions (du canton et éventuellement de la commune) ;
  • ...

 

Les coûts peuvent varier du simple au décuple en fonction de la configuration initiale et de la variante choisie. Voici quelques ordres de grandeur :

  • CHF 60.-/m2 pour une isolation du sol de combles non praticable ;
  • CHF 150.-/m2 pour une isolation du sol de combles praticable ;
  • CHF 210.-/m2 pour une isolation intérieure entre chevrons ou pour une toiture plate ;
  • CHF 500.-/m2 pour une réfection complète de la toiture (y.c. la sous couverture). 

 

Le canton du Valais propose des subventions au travers du Programme Bâtiments, en particulier pour :

  • l’isolation thermique des éléments de construction (M-01)
  • l’amélioration de la classe CECB (M-10).

Astuce :

Combiner la pose d’une installation solaire (thermique ou photovoltaïque) à la rénovation de l’isolation d’une toiture ou de façades, permet de mutualiser la pose d’échafaudages et d’en répartir les coûts. 
Attention :

  • les subventions, notamment pour l’isolation, doivent être demandées au canton AVANT le début des travaux, 
  • les subventions pour une installation solaire photovoltaïque doivent être demandées à pronovo APRES les travaux.

Voir aussi l’article «Bénéficier de subventions».
 

La première étape réside dans l’analyse de l’état existant : étanchéité, couverture, charpente, estimation des valeurs U, etc. Cette étape doit absolument être réalisée avec l’aide d’un spécialiste.

L’étape suivante prévoit l’étude de variantes de rénovation envisageables : isoler au-dessous ou au-dessus de la structure en place, conséquences pratiques, choix de l’isolant, contrôle des risques de condensation, choix du pare-vapeur, genre de finition, incidences financières, délais, etc.

Une fois la solution définitive choisie, il peut s’avérer nécessaire selon les cas, d’effectuer une demande d’autorisation de construire (p. ex. dans le cas de surélévation de la toiture ou si des ouvertures doivent être créées ou modifiées). Pour poser une installation solaire, une procédure simplifiée pourrait suffire.  C’est à ce stade (avant travaux) qu’il faut procéder à la demande de subvention auprès du canton. Lorsque les autorisations sont délivrées et que la demande de subvention à fait l’objet d’un retour positif, les travaux peuvent démarrer. Après leur réalisation, il ne faut pas oublier d’effectuer la demande de versement de la subvention.
 

Voir l'article «optimiser mes impôts».

Voir l’article «Qui peut m’aider ?».

Pour tous les travaux d’isolation, il est fortement recommandé de contacter un professionnel confirmé afin de bénéficier de conseils adaptés !