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Engager une personne relevant du domaine de l’asile

Toute personne détentrice d’un permis de séjour délivré par la Confédération peut exercer une activité lucrative en Suisse. Toutefois, l’accès au marché du travail et les démarches à entreprendre par l'employeur varient en fonction du type de permis de séjour. Voir les détails ci-dessous.

Quel que soit son permis, toute personne relevant du domaine de l’asile paie l’impôt à la source. Le pourcentage de l’impôt retenu dépend du salaire brut et du statut familial. L’employeur le prélève sur les salaires et le verse au Service cantonal des contributions.

Le Service cantonal des contributions fournit les renseignements utiles et nécessaires à ce sujet: Tél : 027 606 24 50 E-mail : scc@admin.vs.ch

Types d’engagement 

Les employeurs intéressés par l'embauche d'une personne relevant du domaine de l'asile disposent de plusieurs types d'engagement.

Stages

Stage d’évaluation

Ce stage, d'une durée maximale de 2 semaines, permet à l'employeur de tester l'employabilité du candidat et au candidat de vérifier si le poste l'intéresse. Selon le résultat du bilan d’évaluation, le stage peut être prolongé ou transformé en emploi.

Stage pratique de formation

Ce stage de formation, pouvant durer jusqu’à 6 mois, est organisé au sein de l’entreprise avec pour objectif d'aboutir à un emploi ou à une formation initiale.

Emplois

Le Bureau d’insertion professionnelle (BIP) propose un soutien administratif à l’engagement ainsi qu’un accompagnement de l’employé et l’employeur par un conseiller ou une conseillère durant les premiers mois de l’engagement.

 

Le droit au travail selon le permis de séjour

Engagement

L’employeur annonce le début de l’activité lucrative au plus tard le 1er jour de travail par un document officiel et le transmet au bureau d’insertion professionnelle (BIP).

Domaines de travail possibles

Possibilité de travailler dans tous les domaines, dans toute la Suisse.

A la fin de l’engagement

Toute prise ou cessation d'activité doit être annoncée en ligne à l'aide du lien EasyGov.

Engagement

Avant l’engagement l’employeur demande une autorisation de travail, à transmettre au BIP avec une copie du contrat de travail. Le début d’activité est possible dès réception de l’autorisation.

Domaines de travail possibles

En Valais, les domaines de l’agriculture, boucherie, boulangerie, hôtellerie & restauration, ménages privés et collectifs, professions de la santé et soins à domicile, sont sans restriction. Après vérification auprès de l’Office régional de placement (ORP), tous les domaines sont disponibles.

A la fin de l’engagement

L'employeur doit annoncer sans faute la fin de l'activité lucrative au Service de la population et des migrations à l'adresse : SPM-ASILE@admin.vs.ch

Engagement

Chaque prise d'activité ou changement d’employeur est soumis à autorisation préalable. L’employeur remplit le formulaire « Demande d’autorisation de travail pour les personnes à protéger – Permis S », le signe et le fait signer à l’employé pour ensuite le transmettre au SICT avec le contrat de travail à l’adresse email : sict-permis-s@admin.vs.ch

Domaines de travail possibles

Toutes les personnes détentrices d’un permis S délivré par la Confédération peuvent exercer une activité lucrative salariée ou indépendante en Suisse.

A la fin de l’engagement

L'employeur doit annoncer sans faute la fin de l'activité lucrative au Service de la population et des migrations à l'adresse : SPM-ASILE@admin.vs.ch

Engagement

Les personnes déboutées ou non entrée en matière n’ont pas obtenu un permis de séjour et n’ont par conséquent pas le droit de travailler en Suisse.

Soutien dans le processus d’engagement d’une personne relevant du domaine de l’asile

Le Bureau d’insertion professionnelle (BIP) tisse des liens entre les entreprises et les personnes relevant du domaine de l’asile en recherche d’emploi ou de formation en Valais. Tout employeur peut faire appel à leurs services pour bénéficier des compétences des migrants et ainsi contribuer à leur insertion professionnelle.

Trouver une activité professionnelle est l’une des clés de l’intégration des personnes relevant du domaine de l’asile. Elle leur permet de participer à la vie économique, de développer leur potentiel personnel et de les protéger de l'exclusion et de la pauvreté.

Le BIP a pour mission d’accompagner et de soutenir les deux parties concernées afin de faciliter leur collaboration et le succès du projet d’insertion. Les conseillers du BIP sont actifs sur l’intégralité du canton et fournissent des conseils en insertion et un coaching en emploi quand cela est nécessaire.

 

Soutien des jeunes en vue d’une formation professionnelle initiale 

Le bureau de conseil en orientation et placement de l’Office de l’asile offre un soutien aux jeunes en vue de leur entrée en préapprentissage et apprentissage AFP ou CFC. Les conseillers accompagnent l’apprenti et l’employeur durant toute la formation. 
 

Avantages pour les entreprises de travailler avec le BIP

  • Opportunité d’apprendre à connaître le candidat et de tester ses compétences avant l’engagement
  • Soutien dans les démarches administratives
  • Accompagnement durant les premiers mois en emploi ou pendant l’apprentissage
  • Accès aux mesures d’insertion professionnelles proposées par l’Etat du Valais selon le catalogue en vigueur
  • Coaching et soutien aux entreprises

Contact

Bureau d’insertion professionnelle

sas-bip@admin.vs.ch
027 607 21 00
Responsable : Anne Meunier

Valais romand

Bureau d’insertion professionnelle
Avenue du Midi 10, 5ème étage
1950 Sion
 
Antenne du Bas-Valais
Rue du Coppet 12
1870 Monthey

Haut-Valais

Bahnhofstrasse 19
Postfach 46
3942 Raron

Témoignages

Secteur :  Bâtiment
Entreprise : Bitz & Savoye SA, Constructions métalliques, Sion
 

M. Josef, érythréen d’origine, maintenant suisse

« Tout d’abord, je tiens à remercier mon patron qui m’a donné la chance d’évoluer dans le domaine de la serrurerie.

Je suis arrivé en Suisse en 2004. Au début, je ne parlais pas français, mais mes connaissances en anglais m'ont aidé à apprendre la langue et, au foyer pour candidats réfugiés, je me suis entraîné à parler le plus possible.  Pendant six mois, j'ai suivi des cours de langue au centre de formation Le Botza, où j'ai également pu suivre un cours de serrurerie. J'ai ensuite obtenu le statut de réfugié (permis B) et la Croix-Rouge Valais m'a aidé dans les formalités pour commencer un stage de six mois, puis j'ai commencé à travailler et à gagner mon salaire. Mon patron m'a fait confiance et j'ai pu évoluer au sein de l'entreprise. Le plus difficile pour moi a été le climat car je suis arrivé en septembre et l’hiver 2004 a été très rigoureux et je devais parfois travailler dehors.

La plus belle découverte a été celle du fromage. J’ai été stupéfait de voir le fromage "coulant" servi dans les fondues et les raclettes !

C'est aussi ici que j'ai rencontré ma femme, qui travaille à la crèche du Château. Elle a fait son apprentissage en travaillant tous les samedis pendant trois ans.

Le conseil que je pourrais donner aux nouveaux arrivants après 15 ans en Suisse : ce n'est pas toujours facile, il faut attendre que les choses se passent. Si vous vous levez le matin, les choses vont finir par arriver. Il faut lire le journal, parler aux gens, savoir ce qui se passe autour de soi et ce que l'on peut faire. »

M. Domenico Savoye, Directeur de Bitz & Savoye SA

« Dans cette entreprise, nous avons toujours accueilli des personnes relevant de l’asile par l'intermédiaire de la Croix-Rouge. Je suis d’origine italienne et lorsque mes parents sont arrivés en Valais, ils ont également dû s’adapter aux réglés du pays pour s’intégrer.

Josef est d'abord venu pour un stage de 2 semaines, puis pour 6 mois, au terme duquel nous avons dit « oui » à son embauche.

Il a fait preuve d'une grande volonté d'assimilation et d'intégration. Au départ, il était aide-poseur et petit à petit il a pris des responsabilités autonomes dans le montage et il dirige désormais une équipe.

Ce qui est intéressant, c'est son intégration dans l'entreprise et dans l'équipe, puisqu'il participe aux fêtes et aux sorties organisés par l'entreprise. De plus, il a poursuivi cette intégration sur le plan personnel, puisqu'il est désormais suisse. C'est en Suisse qu'il a rencontré sa femme, qui a les mêmes origines que lui et qui était arrivée ici un an auparavant. Leurs deux enfants sont nés ici, en Suisse. »

Secteur :  Viticulture
Entreprise : Jean Louis Mathieu SA, Chalais
 

M. Haile Mariam Mesgen, érythréen, vigneron

« J’étais militaire dans mon pays avant de venir en Suisse. J’avais déjà travaillé les vignes 3 à 4 mois avant de m’inscrire à la formation en aide viticole organisée par l’Office de l’asile. A la fin de la formation, le formateur M. Pascal Roduit, m’a présenté M. Jean-Louis Mathieu. Avant d’être embauché, j’ai effectué un stage de 2 mois. Je me plais bien dans l’équipe de travail, en hiver nous sommes 4 à 5 personnes et en été nous sommes jusqu’à 15 personnes. La variation du métier ne me pose pas de problème. Une chose qui était difficile pour moi au début était de conduire des véhicules de tailles différentes, souvent sur des routes de montagne étroites, mais maintenant je m’y suis habitué. »

M. Jean-Louis Mathieu, encaveur et propriétaire de la cave Jean-Louis Mathieu

« Quand j’ai besoin du personnel, ma démarche consiste toujours à prendre plusieurs candidats à l'essai. J'ai fait appel à Pascal Roduit, du centre de formation des Barges, qui m'a recommandé Haile. Non seulement il avait suivi une formation en viticulture, mais il avait aussi appris la technique du mur en pierres sèches.

Haile a été un exemple pour les autres membres de l’équipe ; c’était le premier à prendre un balai si par moment il n’y avait rien à faire. Il a tout de suite essayé de s'adapter et de s'intégrer, et pour moi c'est un signe d'intelligence. Nous avons trouvé une vraie perle qui respecte son travail et son employeur. Il est toujours à l’heure ou s’excuse à l’avance s’il ne peut pas être présent. Les seules difficultés ont été d'ordre linguistique, mais Haile a toujours travaillé calmement et accepté les ordres. Certains candidats quittent le vignoble sur le champ à la suite de remarques, car il est difficile de rester calme lorsqu'il fait parfois jusqu'à 39 degrés dans les vignes, sans air. Dans ce secteur, il faut de l'endurance, il faut accepter le temps, la chaleur ou le froid et la pluie pendant la taille. »

Secteur : Restauration, apprentissage
Entreprise : Le Coq en pâte, Passage Supersaxo, Sion
 

M. Kiros Esaw, érythréen, apprenti, formation en restauration

« Je suis arrivé en Suisse en octobre 2014. Je ne parlais pas le français. Je ne connaissais que « bonjour » et « merci ». En Erythrée j’étais en 4ème année du collège dans le marketing management. J’ai commencé des cours de français au Centre de formation « Le Botza » puis j’ai passé 2 ans à l’École d’agriculture Caspo à Châteauneuf. J’ai fait ma formation de restauration sur 7 mois, au restaurant Le Temps de Vivre aux Mayens-de-Chamoson, puis j’ai commencé un stage de 3 mois ici au Coq en Pâte à Sion qui a débouché sur un apprentissage de 2 ans. Mes appréhensions au départ étaient liées au vocabulaire, il est vaste dans le monde culinaire, j’ai parfois dû parler en anglais, mais avec la passion et la motivation tout s’est bien passé avec la clientèle. L'aspect multitâche de ce métier m'a aussi fait un peu peur, car entre l'accueil des clients et le service, il faut rester très concentré. »

M. Benjamin Vuignier (gérant du restaurant « Le Coq en Pâte » depuis 2014)

« Le serveur est très important dans le secteur de la restauration, car même si la nourriture est bonne, un mauvais service signifie que le client ne reviendra pas. Nous avons reçu d'excellents commentaires de nos clients sur le travail de Kiros, même par courrier électronique !

Je travaillais au Coq en Pâte en tant que Second de cuisine lorsque Kiros est arrivé. J'ai repris le restaurant en 2014 en tant que gérant à la place de Monsieur Jean-Marie Theler, qui m'a consulté et nous avons vu lors du stage de Kiros son engagement et sa motivation à bien faire les choses. Nous avons su assez rapidement que Kiros resterait dans l'équipe.

Pendant son apprentissage il a fait des très bonnes notes pratiques et il a reçu le prix d'application, qui est décerné à la personne qui s'est le plus investie dans sa classe.

Kiros possède les qualités requises pour ce métier : amabilité et empathie. Il est capable de lire les clients et d'adapter son comportement en conséquence ; d'établir une relation avec le client, de rester discret et de laisser au client le temps de s'installer. »

Secteur :  Bâtiment
Entreprise : Mathieu Bau GmbH, Agarn
 

M. Heydari Nemat, Afghanistan

« Depuis avril 2015, je suis en Suisse avec ma famille. Quand je suis arrivé, j’étais très heureux. Pour pouvoir communiquer avec les Suisses, j'ai appris l'allemand de manière intensive à la maison ainsi qu’en suivant des cours d'allemand.

J'ai grandi en Iran, où j'ai travaillé comme maçon et contremaître dans le secteur de la construction. Ici, j'ai voulu retourner dans le secteur du bâtiment, c'est pourquoi j'ai postulé, avec l'aide de mes collègues, pour une place d'apprentissage de maçon auprès de l'entreprise Mathieu Bau à Agarn GmbH. J'ai pu y faire mon apprentissage CFC de maçon, et avec le soutien de mon patron, continuer une formation en tant que contremaître.

Cela fait maintenant huit ans que je travaille chez Mathieu Bau GbmH avec une équipe formidable. Je suis très satisfait de l’entreprise, car elle m'a beaucoup aidé. J'espère pouvoir continuer à évoluer professionnellement et à être créatif en Valais ».

Claudia Mathieu, Mathieu Bau GmbH, Agarn

« Mathieu Bau GmbH est une entreprise de construction (bâtiment et génie civil) fondée en 1959. Elle emploie actuellement une vingtaine de personnes.

Après un court stage, Nemat a commencé son apprentissage de maçon CFC chez nous. Il était très motivé et ses connaissances en allemand étaient excellentes, bien qu'il ne soit en Suisse que depuis 13 mois.

Sur un chantier, nos exigences sont les mêmes pour tous les apprentis. Nous transmettons des connaissances et des compétences dans le domaine spécialisé, l'apprenti doit démontrer la volonté d'apprendre.

Concernant l'école professionnelle, nous n’étions pas très sûrs au départ, car la langue allemande est un grand défi pour les allophones, mais Nemat était très ambitieux et assidu. Il a terminé son apprentissage de maçon CFC avec brio et a même été le meilleur ! Entre-temps, Nemat a terminé l'école de chef-d’équipe et suit actuellement une formation de contremaître.

Nemat avait déjà des connaissances, puisqu’il avait travaillé dans ce métier dans son pays d'origine. Il s'est rapidement habitué à la manière de travailler chez nous, il est très curieux et très désireux d’apprendre.

Dès le début, Nemat a été très bien accepté. Il dirige ses collègues avec une détermination amicale. Son attitude posée crée une ambiance de travail agréable et contribue ainsi à maintenir le calme sur le chantier, car il respecte ses collègues et ses collègues de travail le respectent. Nemat est un collaborateur précieux. »

Secteur :  Electricité
Entreprise : Gattlen Gebäudetechnik, Viège
 

M. Haldun Akkaya, Turquie

« Nous sommes arrivés en Suisse depuis la Turquie en l’automne 2021. Dans mon pays d'origine, j'ai travaillé comme professeur de mathématiques, aujourd'hui je travaille comme installateur solaire.

J'ai pu participer au programme Refugee Go Solar (RGS+) de juin 2022 à novembre 2022. J'ai fait mon stage RGS+ en tant qu'installateur solaire dans l'entreprise Kippel AG à Susten. Au printemps 2023, j'ai effectué un stage de trois mois dans l'entreprise Gattlen Gebäudetechnik à Viège. Depuis juin 2023, j'ai un contrat de travail à durée indéterminée dans cette entreprise.

Je souhaite continuer à travailler pour l'entreprise Gattlen. J'aimerais y travailler encore durant cinq ans. Ensuite, j’aimerais suivre une nouvelle formation pour pouvoir travailler en Suisse comme professeur de mathématiques.

C’est très compliqué d’être un réfugié, nous n‘avons pas eu le temps de nous préparer. J'ai pu suivre deux cours d'allemand un à Eyholz et un à l'université populaire du Haut-Valais. Mon objectif est d’apprendre encore mieux l'allemand et d’atteindre le niveau B1/B2. »

M. Jan Gattlen, Gattlen Gebäudetechnik

Grâce à la passion de son fondateur Ewald Gattlen, Gattlen Gebäudetechnik est passée d'une petite entreprise de chauffage à une entreprise familiale polyvalente comptant une centaine de collaborateurs. Aujourd'hui, l'entreprise basée à Viège propose des services de conseil et de planification, de chauffage, de ventilation, d'énergie solaire (thermique et photovoltaïque) et de rénovation.

Pour nous, il est important qu'une personne montre qu'elle veut travailler et apprendre. Monsieur Akkaya est très honnête et a montré qu'il était prêt à apprendre quelque chose de nouveau. Il est motivé et de bonne humeur au quotidien. Nous avons besoin de collaborateurs comme lui.

Il a commencé chez nous, par un stage en mars 2023. Ensuite, nous avons participé au programme pilote du secrétariat d’Etat aux migrations SEM, d'aide financière à l'intégration professionnelle (AFI) des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire. Par la suite, nous avons financé un cours d'allemand interne pour rafraîchir ses connaissances linguistiques.

L'intégration de M. Akkaya a été un bon exemple pour nous. Il doit y avoir une bonne entente entre l'employeur et l'employé, la confiance doit être présente. Nous sommes très satisfaits du travail de M. Akkaya.

Secteur : Soins
Entreprise : Home St-Joseph, Sierre
 

Mme Merriesa Ghebremichael, érythréenne, assistante en soins

« Je viens d’Erythrée et je n’avais jamais parlé français avant de venir en Suisse. Dans mon pays, j’étais graphiste dans une entreprise privée dans le domaine de la photographie, je faisais des flyers et des affiches. Quand je suis arrivée seule en Valais en février 2012, j’avais 24 ans. Mes connaissances de l’anglais m’a permis d’apprendre plus facilement l’alphabet et la langue. Je me rappelle une fois au début quand j’ai essayé de communiquer avec une dame dans un kiosque qui ne parlait pas d’autres langues ; je me sentais comme une pierre, complètement perdue.

La première chose que j’ai faite en Suisse étais de m’acheter un ordinateur pour pouvoir traduire les mots d’anglais en français. Pendant 2 ans, je n’avais pas de permis de séjour et je n’étais pas tranquille car je ne savais pas si j’allais être acceptée ou pas. Une fois par semaine, une dame venait au foyer des Mayens-de-Sion pour nous aider à apprendre le français.

Après avoir fait huit mois de stage dans deux EMS à Sion (St-Joseph et le Glarier), je pu suivre une formation d’auxiliaire de santé de la Croix-Rouge sur quatre mois. A la fin du cours j’ai fait des remplacements de quelques mois dans d’autres EMS avant d’obtenir un stage à l’EMS St-Joseph. L’endroit me plaît énormément et maintenant je travaille ici en tant qu’assistante en soins.

Les qualités à avoir dans ce travail sont : la patience, la compréhension des sentiments des résidents : les angoisses, les douleurs physiques et respecter leur rythme de vie.

Ce que j’ai trouvé difficile, c’est la relation avec une collègue dans le cadre du travail à Sion qui m’a complètement ignorée. »

M. Joël  Nendaz (infirmier chef, EMS Saint-Joseph)

« Après le stage de Merriesa Ghebremichael, nous avons conclu qu'elle avait la bonne attitude envers les résidents, une bonne vue d'ensemble et un esprit d'initiative. En général, nous sommes en mesure d'évaluer assez rapidement si la fonction convient à la personne pendant le stage.

L'attitude d'un soignant est faite d'empathie et de compétences interpersonnelles, car la majorité de des résidents souffrent de démence avancée, et ils se sentent souvent perdus, ne peuvent pas s'orienter et sont angoissés. Il faut être capable d'aller à la rencontre des personnes dans leur propre monde. Il faut s'intéresser à la personne âgée.

En ce qui concerne les attitudes personnelles, il faut être capable de comprendre le travail, d'être proactif et de prendre des initiatives. Il faut être capable de communiquer au sein de l'équipe sur les tâches effectuées pour chaque résident - une tâche qui peut être difficile pour les personnes qui ne parlent pas la langue, car le vocabulaire est très spécifique, car lié aux différentes pathologies. Au cours de la journée, nous sommes amenés à remplir des observations écrites dans le dossier du patient sur son état quotidien et son évolution par rapport aux objectifs de soins. Nous devons les comprendre et faire des observations en conséquence. La maîtrise de la langue écrite et parlée est donc primordiale, et Merriesa a dû tout apprendre ».

Secteur : Restauration
Entreprise : Café des Vergers, Saxon
 

Mme Somayeh Yonesi, iranienne, formation en restauration

« J’ai travaillé en Iran dans une boutique de pâtisseries, je confectionnais et vendais les produits. Quand je suis arrivée en Suisse je ne parlais pas le français. J’ai suivi la formation en restauration pendant 6 mois au Centre de formation Le Botza à Vétroz, ensuite un an à la Médiathèque de Martigny, deux mois à La Régence Balavaud et au restaurant le Temps de Vivre aux Mayens-des-Chamoson.  J’ai fait un stage de deux mois au Café des Vergers à Saxon début février et j’ai été engagée pour un poste à 30%. »

M. Hiro Llop (gérant du Café des Vergers)

 « Le restaurant de formation pratique de l’Office de l’asile, le Temps de Vivre m’a présenté un bon profil et je les en remercie. En tant que patron je considère que les deux ans de stage qu’a effectué Somayeh sont l'équivalent à un diplôme.

Lorsqu'elle a effectué son stage de deux mois, j'ai tout de suite remarqué qu'elle avait de bonnes bases du métier et qu'au niveau de la langue nous nous comprenions bien. Elle avait envie de travailler et savait écouter.  Nous fonctionnons comme un café et un bar, et en tant que serveuse dans un village, ce rôle a une dimension sociale. Somayeh est toujours à l'écoute avec le sourire et sait travailler en équipe. »

Secteur :  Hôtellerie
Entreprise : Adaastra Boutique Hôtel by Mounge, Naters und Brigerbierbrauerei, Naters / Brigue

M. Ferhad Hajo, syrien

« En novembre 2015, je suis arrivé en Suisse depuis la Syrie. J’ai très bien été accueilli en Valais. 
Dans mon pays, j’étais carreleur. En Suisse, j’ai d’abord suivi des cours d’allemand jusqu’à atteindre un niveau A2. Ensuite, j’ai fait un stage de 4 mois avant d’obtenir un emploi fixe. Aujourd’hui, cela fait six ans que je travaille dans la même entreprise.
Je me plais dans cette entreprise et j’ai maintenant l’opportunité de travailler davantage dans le domaine de la brasserie et dans le service de réfrigération, ce que je trouve très intéressant. »

Christian Frank Imhof, Adaastra Boutique Hôtel by Mounge, Naters et Brigerbierbrauerei, Naters/Brigue

« Monsieur Hajo a d’abord été engagé en tant que concierge et actuellement il est actif dans nos quatre secteurs d’activité (hôtellerie, restauration, conciergerie et brasserie). Nous avons trouvé en lui un véritable diamant brut qui, outre sa formation de carreleur, maitrise une multitude de métiers différents.
Pour nous, il est très important que nos collaborateurs soient motivés, de bonne humeur, honnêtes ainsi que ponctuels. Monsieur Hajo est très apprécié par la direction et les collaborateurs et il fait partie intégrante de notre entreprise. »

Secteur :  Soins
Entreprise : Martinsheim, Pflegeheim für Betagte, Visp
 

M. Msgnna Bahta, Erythrée

« Les premiers temps en Suisse ont été très difficiles. J'avais une grande nostalgie de l'Afrique, je ne parlais pas allemand, je ne parlais à personne et j'étais seul. La météo aussi était inhabituelle pour moi, il faisait très froid en hiver et très chaud en été.

En Erythrée, je travaillais comme infirmier. Pour pouvoir continuer de travailler dans ce domaine, j’ai d’abord suivi des cours d’allemand. Je me suis aussi beaucoup entrainé à la maison. Mais c’est au travail que j'ai le mieux appris l'allemand, en parlant avec les résidents et mes collègues. Aujourd’hui, j’ai le niveau B1 en allemand.

Pour me former dans la santé, j'ai d'abord suivi la formation RIESCO Santé, incluant le cours Croix-Rouge CRS. Ensuite, j'ai pu effectuer deux stages au Martinsheim. Après les stages, j'ai déposé une candidature au home laquelle a été accepté. Aujourd’hui, je travaille comme auxiliaire de santé CRS au Martinsheim.

Dans l’avenir, j’aimerais faire la formation professionnelle d'assistant en soins et santé communautaire (ASSC) avec CFC. Le Valais me tient à cœur, j'aimerais bien rester en Valais. »

Markus Lehner, Heimleiter, Martinsheim, Pflegeheim für Betagte, Visp

« Le Martinsheim existe depuis 1978 en tant que maison de retraite et de soins. Nous employons environ 180 collaborateurs pour 116 postes à temps plein et une vingtaine d'apprentis dans diverses professions de soins et d'assistance.

Nous avons fait la connaissance de M. Batha dans le cadre de différents stages en soins pendant la formation RIESCO Santé. Après avoir terminé avec succès cette formation, qui comprenait également un cours d'auxiliaire de santé CRS, nous l'avons engagé comme auxiliaire de santé CRS au Martinsheim.

Nous apprécions M. Batha en tant que collaborateur et nous continuerons à le soutenir pour qu'il atteigne ses objectifs. Pour son avenir professionnel, il est prévu que M. Batha suive une formation de trois ans d'Assistant en soins et santé communautaire après avoir obtenu son diplôme B2 en allemand.

Dans le secteur des soins, il est tout à fait courant d'embaucher des personnes issues de la migration. Nous avons souvent fait de très bonnes expériences et sommes ouverts à ce type d'embauche lorsqu'il s'agit de personnes motivées. Nous sommes également fiers d'avoir pu accompagner certains collaborateurs jusqu'à l'obtention d'un CFC.

Pour nous, la maitrise de la langue est à la base de toute intégration professionnelle réussie. »