Maladies

Epizooties

Sont considérées comme épizooties les maladies animales qui ne peuvent être combattues avec de bonnes perspectives de succès par un seul détenteur d’animaux et nécessite une intervention sur plusieurs troupeaux.

Les épizooties peuvent avoir des conséquences économiques importantes et revêtent une certaine importance pour le commerce d’animaux ou de produits animaux.

Elles peuvent également menacer des espèces sauvages indigènes et peuvent dans certains cas se transmettre à l’homme (zoonoses).

Les épizooties sont classées, selon l’OSAV, en quatre catégories :

  • épizooties hautement contagieuses : Cette catégorie regroupe toutes les maladies qui ont le potentiel de se propager rapidement et de manière étendue au-delà des frontières d'un pays. D'une importance capitale, elles ont d'importantes conséquences socio-économiques et sanitaires.
  • épizooties à éradiquer : Les épizooties à éradiquer sont des maladies pour lesquelles des programmes de lutte importants ont été mis en œuvre. Elles ont été éradiquées dans le courant des dernières décennies ou le seront sous peu.
  • épizooties à combattre : Les épizooties à combattre sont des maladies qui ne peuvent pas être éradiquées moyennant des dépenses acceptables. La lutte menée contre elles vise à limiter les dommages sanitaires et économiques.
  • épizooties à surveiller : Ces maladies jouent un certain rôle en matière de commerce international. En ce qui concerne les épizooties à surveiller, elles sont soumises à l'annonce obligatoire. Les informations relatives à la prévalence de ces maladies constituent une aide pour décider d'une éventuelle lutte future.

Zoonoses

Les zoonoses sont des maladies qui peuvent se transmettre de l’animal à l’homme et inversement. Les hommes s’infectent par des germes de ces maladies par contact direct avec les animaux contaminés ou par consommation de denrées alimentaires d’origine animale contaminées.

Piétin des moutons

Le piétin est une maladie bactérienne contagieuse touchant principalement les moutons, entraînant une inflammation purulente des onglons et accompagnée de fortes douleurs. Elle est encore répandue aujourd'hui et touche en moyenne un mouton sur cinq en Suisse. 

Le programme cantonal d'assainissement du piétin mis en place entre le 1er novembre 2021 et le 31 juillet 2024 a permis d'assainir plus de 20 % des exploitations ovines du canton du Valais. 

Programme de lutte à l'échelle nationale dès le 1er octobre 2024

L'objectif est d'abaisser à moins d'un pour cent le nombre d'exploitations touchées par le piétin en Suisse au plus tard cinq ans après le début du programme. Le programme est organisé par les cantons et coordonné au niveau national par la Confédération. Il se déroule de la manière suivante : 

  • Chaque année, entre le 1er octobre et le 31 mars, tous les troupeaux de moutons font l'objet d'un prélèvement d'échantillons par écouvillonnage dans l'espace interdigité. 
  • Les échantillons sont prélevés par les vétérinaires responsables du contrôle, ou leurs mandataires, puis analysés. 
  • Les détentrices et détenteurs d'animaux infectés par le piétin doivent assainir leur troupeau. Après l'assainissement, des échantillons sont de nouveau prélevés et analysés. 
  • Les élevages de moutons positifs au piétin sont mis sous séquestre (trafic des animaux interdit) jusqu'à ce qu'un nouvel examen donne un résultat négatif.
  • Le trafic animal pour les moutons sera limité : chaque unité d'élevage se verra attribuer un statut vis-à-vis du piétin (non testé, sous séquestre, indemne- voir FAQ), qui pourra être consulté publiquement sur la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA). 
  • Les élevages de moutons qui n'ont pas été testés au 31 mars 2025 sont mis sous séquestre (trafic des animaux interdits). 

Enregistrement et mouvement d'animaux

Annonce et enregistrement obligatoire : 

  • Annoncez votre détention d'ovins au service cantonal de l'agriculture et enregistrez vos ovins dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA). Les ovins doivent être identifiés au moyen de deux marques auriculaires officielles. En effectuant correctement ces procédures de déclaration et d'enregistrement, vous contribuez à l'organisation efficace du programme de lutte contre le piétin et permettez ainsi d'éviter des restrictions inutiles du trafic des animaux. 

Expositions et marchés : 

  • Les expositions et les marchés peuvent être organisés pour les exploitations ovines ayant le statut « indemne ». Durant la première période d'examen (octobre 2024 à mars 2025), des manifestations peuvent être organisées avec des exploitations ovines ayant le statut « non testé “, mais seulement avec des animaux issus d'exploitations ayant le statut ” non testé ». Une stricte séparation dans l'espace et dans le temps des manifestations avec animaux ayant le statut « non testé » et ayant le statut « indemne » est appliquée. Les élevages de moutons sous séquestre ne peuvent pas participer à des expositions et marchés.

Estivages :

  • Seul l'estivage de moutons provenant d'élevages ayant le statut « indemne » est possible, c’est pourquoi suffisamment de temps doit être prévu pour l’assainissement avant la saison d’été. Dans des situations exceptionnelles, une demande d’autorisation peut être adressée à l’office vétérinaire cantonal pour l’octroi spécial du statut « sous séquestre » à un alpage particulier, moyennant le respect de conditions supplémentaires.

Assainissement

En cas de détection de la maladie, chaque détenteur de moutons est responsable d’assainir son troupeau. L’assainissement se base sur 3 piliers : un parage correct des onglons, des passages répétés dans un pédiluve et des mesures visant à éviter que les animaux guéris soient de nouveau contaminés (hygiène, élimination des onglons coupés dans les ordures ménagères, litière propre et sèche, pâturages et chemins d’accès propres, isolement des animaux malades). Il convient de prévoir au moins deux mois pour l’assainissement.

Des conseils peuvent être obtenus auprès de votre vétérinaire, d’une conseillère / un conseiller spécialiste du piétin reconnu par le SSPR ou figurant sur la liste des conseillers.

La vaccination contre le piétin du mouton est interdite dès le 1er juin 2024, car elle occulte les symptômes de la maladie, et peut compromettre la lutte à long terme contre le piétin.
 

FAQ

La maladie

Le piétin est une épizootie, soit une maladie affectant un grand nombre d’animaux dans une région donnée avec des conséquences économiques importantes. 

Elle touche majoritairement les ovins, mais aussi les chèvres et les animaux sauvages (bouquetins, chamois). On estime qu’une exploitation ovine sur quatre est touchée par la maladie en Suisse.

Elle est causée par la bactérie Dichelobacter nodosus, qui doit pénétrer dans les onglons pour déclencher la maladie. En l’absence de traitement, elle peut provoquer la pourriture des onglons. La bactérie se multiplie uniquement sous condition anaérobique (sans oxygène), le parage des onglons est donc très important pour lutter contre la maladie car il permet un apport en oxygène qui fait mourir les bactéries. Un traitement des onglons par pédiluves est toutefois nécessaire pour venir à bout de l’infection. 

La bactérie a une viabilité de 4 à 5 jours à l’air, de 28 jours dans le sol et de plusieurs mois dans la corne d’onglons. Le respect de la biosécurité et l’élimination correcte des restes de corne est donc essentielle pour prévenir les réinfections.  
 

Les signes cliniques peuvent varier et progresser de l'absence de symptômes (porteurs sains) jusqu'à l'érosion de la paroi de l’onglon avec dissolution de la corne de l'onglon et émission d’une odeur putride douceâtre typique, notamment en l'absence de traitement (série de photos à gauche). Lorsque la maladie est suffisamment avancée, les animaux boitent et l'image typique du mouton "broutant sur les genoux" peut apparaître (photo de droite).

En cas de doute, il est recommandé au détenteur des moutons de contacter son vétérinaire pour une visite de contrôle. Ce dernier peut, en fonction de la situation/de son évaluation, effectuer un prélèvement dans l'espace interdigité (entre les onglons) pour réaliser une analyse de détection de la bactérie du piétin en laboratoire. 

Le piétin est une maladie bactérienne qui se transmet par contact direct d'animal à animal. Outre les moutons, les chèvres peuvent également propager la bactérie, mais elles sont généralement porteuses asymptomatiques. 

Le piétin peut également être propagé par des outils contaminés (par exemple lors du parage des onglons), par des véhicules, par des visiteurs (mains, habits ou chaussures) ou par des restes de corne après le parage des onglons. La biosécurité est donc déterminante pour lutter contre la propagation de la maladie. 

Le programme de lutte

Le programme de lutte débute le 1er octobre 2024. Dans cinq ans, le piétin ne devrait plus être présent en Suisse que dans moins de 1% des élevages de moutons. Chaque année, entre le 1er octobre et le 31 mars, tous les élevages de moutons sont testés au moyen d'écouvillons prélevés dans l’espace interdigité (= période d’examen). 

Dès le début du programme de lutte, les exploitations ovines de Suisse reçoivent un statut piétin dans leur BDTA ("non testé", "indemne", "sous séquestre"). Voir la question sur le statut piétin pour plus de détails.
 

Pour mener à bien la lutte, il est important que les animaux soient correctement notifiés dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA), ce qui est obligatoire. Vérifiez que vos données dans la BDTA sont correctes et à jour. Les éleveurs de moutons peuvent aussi agir activement dès maintenant contre le piétin en veillant au bon parage des onglons, à la biosécurité et au moyen de bains préventifs. Ils peuvent également mettre en place/acquérir l'infrastructure pour les bains. Les éleveurs de moutons peuvent également participer à des cours de soins des onglons.

La vaccination contre le piétin est interdite depuis le 1er juin 2024 jusqu'à la fin du programme de lutte (5 ans maximum). La vaccination ne protège pas contre l'infection par la bactérie du piétin. Elle ne fait qu'atténuer les symptômes en cas de maladie.

Toutes les exploitations professionnelles et à titre de loisirs en Suisse et au Liechtenstein qui détiennent des moutons doivent, indépendamment de leur statut sanitaire, soumettre leur troupeau à un test de dépistage du piétin.

Une taxe s'élevant à 30 francs par échantillon de 10 animaux, mais au maximum à 90 francs par troupeau de moutons, est prélevée annuellement à l’automne durant toute la durée du programme de lutte. La taxe permet de financer une partie des frais d’analyse de laboratoire. La partie restante des frais de laboratoire est prise en charge par le service vétérinaire.

Les frais occasionnés par un assainissement (pédiluve, produit et conseils) sont à la charge du détenteur de moutons.
 

Les prélèvements, tests et conséquences

L’échantillonnage a lieu chaque année pendant la période d’examendu 1er octobre au 31 mars. 

Le vétérinaire délégué mandaté de la région prend contact avec le détenteur des animaux pour définir une date de contrôle. En fonction de la taille du troupeau, entre 10 et 30 animaux sont prélevés au moyen d’un écouvillon dans l’espace interdigité. 

Le détenteur des animaux doit se préparer de manière optimale à l'arrivée du préleveur. Il doit pouvoir aider le préleveur dans sa tâche, par exemple en tenant l’animal à prélever. Le détenteur des animaux a un devoir de coopération. Il doit s'assurer que l'échantillonnage peut avoir lieu de manière efficace. En fonction de la taille du troupeau, de l'infrastructure et de sa propre capacité à fixer les animaux, il faut impérativement organiser des auxiliaires. A noter que les éventuels frais supplémentaires engendrés par une mauvaise préparation ou coopération seront portés à la charge des détenteurs d'animaux responsables.
 

Le temps nécessaire à l'échantillonnage peut varier considérablement. Par exemple, l'infrastructure disponible sur l'exploitation joue un rôle. La préparation, l'organisation et l'expérience de l'éleveur, le nombre d'assistants qu'il organise et la taille du troupeau influencent également le temps nécessaire. 

Il existe deux techniques pour prélever des échantillons sur les moutons : vous pouvez les retourner ou soulever chaque patte. La première option nécessite environ une minute par mouton, la seconde un peu plus de temps (1:20 minute). En supposant une bonne organisation sur l'exploitation, on estime qu'il faut 1 heure pour tester 30 moutons en les retournant (analyse de l'exploitation, formulaire et prélèvement d'échantillons compris).
 

Les prélèvements sont effectués sous la responsabilité du vétérinaire délégué mandaté. Il a la possibilité d’effectuer lui-même les prélèvements ou peut déléguer cette tâche à un préleveur piétin reconnu. 
Tous les préleveurs ont suivi un cours de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Les prélèvements effectués sur une base privée par d’autres personnes non habilitées ne peuvent pas être pris en compte dans le cadre du programme officiel. 
 

Le tableau suivant montre combien d'animaux doivent être échantillonnés, en fonction du nombre d'animaux dans le troupeau (y compris les agneaux) : 

≤ 20 moutons : échantillonner tous les moutons.
21-30 moutons : échantillonner 20 moutons.
> 30 moutons : échantillonner 30 moutons.

*Compartimentation : Si les moutons d'un élevage ovin sont détenus sur différents sites sans contact direct entre eux, chaque site doit être considéré comme un élevage (= un compartiment). Pour chaque compartiment, il faut prélever le nombre d'écouvillons indiqué dans le tableau ci-dessus. Chaque site doit être échantillonné séparément, mais sur la même journée.
 

Comme il s'agit de la lutte contre le piétin chez les moutons et non chez les chèvres, cette lutte ne concerne pas les chèvres détenues seules, sans contact avec des moutons. Cependant, les chèvres peuvent être des vecteurs asymptomatiques de Dichelobacter nodosus et donc compromettre le succès de l'assainissement des moutons si ces deux espèces sont maintenues ensemble. Elles devraient donc être impliquées dans tous les aspects de l'assainissement (parage des onglons, prélèvement des échantillons, pédiluves et mesures de biosécurité) en cas de contact avec le troupeau de moutons.

Pour ces raisons, les chèvres des exploitations ovines, qui peuvent avoir un contact avec les moutons, doivent également être prélevés à l’égard du piétin. Elles doivent faire l’objet d’un pool séparé de maximum 10 chèvres, quel que soit le nombre de chèvres.
 

Le préleveur officiel, avec l'aide du détenteur des moutons, décide quels animaux doivent être échantillonnés. Il procède à ce que l'on appelle un échantillonnage basé sur les risques. Cela signifie qu'il identifie les animaux du troupeau qui présentent le plus grand risque de maladie des onglons (animaux boiteux, animaux achetés, animaux d'exposition, béliers, animaux aux onglons en mauvais état et autres animaux) et les échantillonne.

L'élevage de moutons obtient le statut "indemne" de piétin (visible sur la BDTA) et les mouvements d'animaux avec les élevages de moutons du même statut restent autorisés dans ce cas. Ce statut est valable jusqu'au prochain résultat (résultat de la prochaine période d’examenou en cas de suspicion ou d'épizootie).

L’exploitation ovine concernée est placée sous séquestre simple de 1er degré et obtient le statut piétin « sous séquestre » (visible sur la BDTA). L’exploitant ne peut plus acheter ni vendre d'animaux et il ne peut plus déplacer d'animaux, sauf directement pour l'abattage (nécessite un document d'accompagnement en cas de mesures de police des épizooties).

Le détenteur des animaux doit procéder sans délai à l’assainissement de son cheptel et les mesures pour y parvenir doivent être appliquées immédiatement : parage et bains des onglons et respect des mesures de biosécurité (restriction du trafic de personnes et des animaux, désinfection des outils et du matériel et désinfection des véhicules de transport). Les animaux suspects ou contaminés doivent être isolés afin de protéger de la contagion les animaux sains du troupeau et les moutons ne doivent pas être mis en pâture sur des surfaces étrangères à l’exploitation. 

Le détenteur des animaux peut faire appel à un conseiller en piétin s’il en ressent la nécessité ou en cas d’échec de l’assainissement.

L'interdiction est levée après un assainissement du troupeau réussi, documenté par un résultat d’analyse négatif obtenu suite à un prélèvement officiel. 
 

Si aucun résultat d'analyse n'est disponible à la fin de la période d’examen (31 mars), l'exploitation est placée sous séquestre et le trafic d'animaux est interdit.

En cas de résultat positif, le séquestre officiel (séquestre de 1er degré) s'applique à l'ensemble de l'élevage ovin et donc à tous les animaux enregistrés sous le même numéro BDTA, qu'ils aient été en contact ou non.

L'assainissement

L'assainissement est de la responsabilité du détenteur des moutons. L'assainissement repose sur 3 piliers : un parage correct des onglons, des pédiluves répétés et des mesures visant à empêcher la réinfection des animaux guéris (biosécurité : comme l'hygiène lors du parage des onglons, l'élimination de la corne des onglons dans les ordures ménagères, une litière propre et sèche, des pâturages et des chemins de transhumance propres, l'isolement des animaux malades).

Il faut prévoir au moins 6 semaines pour l'assainissement. L'assainissement comprend le contrôle des onglons, le parage des onglons et le bain des onglons (pédiluve).

Bain d'onglons : Chaque mouton doit rester au moins 10 minutes dans le bain. Plus le bain est grand, plus les moutons peuvent se baigner en même temps et plus le processus est efficace. Enfin, les moutons doivent stationner sur un sol sec, propre et ferme pendant environ une heure afin de laisser le produit agir et sécher.  

L'assainissement n’est considéré comme réussi que si le résultat du test officiel est ensuite négatif.
 

Si le piétin est détecté dans le troupeau ovin, l'assainissement doit être effectué avec le Desintec® Hoofcare Special D, le seul produit pour pédiluve autorisé en tant que biocide et dont l'efficacité contre le piétin est scientifiquement prouvée.

Voir la fiche technique de l’OSAV sur le Desintec® Hoofcare Special D.

Si vous souhaitez effectuer des bains d’onglons à titre de prévention (par exemple au retour de l’estivage ou d’une exposition), vous pouvez utiliser tout pédiluve de votre choix comme produit de soin. Le sulfate de cuivre et le sulfate de zinc peuvent être utilisés comme produit de soin, mais ne sont pas autorisés pour le traitement du piétin. 
 

Pour l'assainissement du troupeau, il est recommandé de procéder à 2 bains d'onglons par semaine avec une concentration de 6% (6 dl de concentré pour 9,4 litres d'eau). Chaque bain doit toujours être fraîchement préparé et les animaux doivent respecter une durée de bain de 10 minutes à chaque fois. Le nombre de bains peut varier fortement en fonction de l'état d'infection. En moyenne, 12 pédiluves (6 semaines) sont nécessaires pour assainir un troupeau. Veuillez-vous adresser au vétérinaire de troupeau ou à un conseiller en piétin pour plus d’informations à ce sujet.

La solution de bain Desintec® Hoofcare Special D à 6% usagée peut être éliminée avec le lisier ou sur le fumier.

L'utilisation de Desintec® Hoofcare Special D est autorisée dans les exploitations biologiques. Il ne figure certes pas encore dans la "Liste des produits pour l'agriculture biologique en Suisse", mais le FiBl confirme que "comme les traitements ont lieu dans le cadre d'une lutte ordonnée par l'État, le produit proposé par les autorités pour la lutte peut être utilisé en agriculture biologique, même s'il ne figure pas dans la liste des produits".

Desintec® Hoofcare Special D sera disponible à différents endroits : chez le vétérinaire, dans les centres de collecte de la filière ovine, sur certains sites web, etc.

L'infrastructure nécessaire pour un pédiluve est disponible auprès de la plupart des fournisseurs d'accessoires agricoles.

Voir le document « Instructions de montage d’un pédiluve ».
 

Les détenteurs de moutons sont responsables de l'assainissement de leur élevage. En plus de leur travail qui n’est pas indemnisé, ils paient tout ce qui concerne l'assainissement : les produits pour pédiluves, l'infrastructure du pédiluve, les produits de désinfection pour les outils à onglons, etc.

Trafic et mouvements d'animaux

Les exploitations ovines qui ont obtenu un résultat d’analyse négatif ainsi qu’un certificat attestant du caractère indemne de piétin de leur exploitation durant la période d'examen automne 2023 – printemps 2024 reçoivent le statut piétin « indemne » dans la banque de données sur le trafic des animaux au 1er octobre 2024. 


Ces exploitations devront dans tous les cas être également échantillonnées durant la période d'examen (1er octobre au 31 mars), sans quoi ce statut sera perdu à la fin de la période. 
 

Le trafic animal pour les moutons est limité à partir du 1er octobre 2024. 

Dès cette date, les exploitations ovines de Suisse reçoivent un statut piétin dans leur BDTA. Ce statut est automatiquement adapté en fonction des résultats des analyses du piétin de l'exploitation et du trafic des animaux pratiqué.
Le statut est visible pour tous les éleveurs disposant de l'espèce ovine lors de la recherche d'une exploitation (en saisissant le numéro BDTA correspondant).

Les 3 statuts piétin sont :

  • « pas testé » : L’exploitation n’a pas encore été échantillonnée ; il n’a donc pas encore été déterminé si le piétin est présent dans l’exploitation. Le trafic animal entre les exploitations ovines ayant le statut « pas testé » est possible. Les moutons peuvent également être acquis auprès d’exploitations ayant le statut « indemne ». 
  • « sous séquestre » : Si l’exploitation obtient un résultat d’analyse positif à l’égard du piétin, l’exploitation est placée sous séquestre simple de premier degré par décision du vétérinaire cantonal. Le trafic animal en provenance ou à destination de cette exploitation est interdit. Les déplacements directs d’animaux vers l’abattoir restent autorisés et doivent être accompagnés d’un document d’accompagnement en cas de mesures de police des épizooties signé par un vétérinaire officiel. Les exploitations qui n’auront pas obtenu de résultat avant la fin de la période d'examen (31 mars) seront également placées sous séquestre. 
  • « indemne » : Si l’exploitation obtient un résultat d’analyse négatif à l’égard du piétin, elle reçoit le statut « indemne » dans la banque de données sur le trafic animal (BDTA). Les animaux peuvent être déplacés vers des exploitations ayant le statut « indemne » ou « non testé ». L’acquisition de moutons n’est autorisée qu’à partir d’exploitations ayant le même statut « indemne ». Si des moutons provenant d’unités d’élevage « indemnes » entrent en contact avec des moutons provenant d’unités d’élevage encore « pas testées », les unités d’élevage perdent leur statut « indemne ».
     

Pendant la première période de test (entre le 01.10.2024 et le 31.03.2025), les élevages d'ovins testés négatifs ne pourront entrer en contact qu'avec des animaux provenant d'élevages également testés négatifs. Pendant cette période, des marchés d'animaux non testés peuvent être organisés, à condition qu'ils soient séparés dans le temps et dans l'espace des marchés organisés pour les animaux indemnes.

Si des animaux indemnes entrent en contact avec des animaux non testés, ils perdent leur statut «indemne». Ils ne peuvent donc ensuite être transportés que vers une exploitation ayant le statut piétin «non testé» ou directement à l'abattoir. 

Les moutons d'exploitation sous séquestre ne peuvent en aucun cas participer à des marchés ou à des expositions.

Dès le 1er octobre 2025, seuls les marchés d’animaux provenant d’exploitations avec le statut « indemne » seront autorisés. 

La participation à des manifestations de caprins provenant d'exploitations dont le statut "piétin" est "sous séquestre" est exclue. Les détenteurs de caprins qui possèdent également des ovins et dont les animaux participent à des manifestations doivent prendre toutes les dispositions nécessaires afin d'éviter une contamination de leurs ovins.
 

L'estivage n'est autorisé que pour les élevages de moutons ayant le statut "indemne", c'est pourquoi les échantillons doivent être prélevés suffisamment tôt afin d'avoir le temps de procéder à l'assainissement avant la saison estivale en cas de résultat d'analyse positif. 

Dans des situations exceptionnelles, une demande d'autorisation spéciale d'estivage peut être déposée auprès de l'office vétérinaire cantonal si des conditions supplémentaires sont remplies.
 

En cas de séquestre simple de 1er degré, les animaux doivent rester sur l'élevage et ne doivent pas avoir de contact avec des animaux d'autres élevages ovins. Les animaux ne doivent toutefois pas obligatoirement être gardés dans la bergerie. Cela permet également de continuer à respecter les exigences relatives aux contributions SRPA. Les animaux peuvent continuer à utiliser le pâturage ou l'aire de sortie. Si, en raison du séquestre, les exigences SRPA ne sont pas remplies à court terme, le Service cantonal de l’agriculture peut, conformément à l'art. 107, al. 2, OPD, renoncer à une réduction des contributions SRPA.

Le Service cantonal de l’agriculture est le service compétent pour les questions relatives au versement de ces contributions.
 

Les contributions d'alpage ne peuvent être versées que pour les animaux qui sont effectivement estivés dans une exploitation d'estivage.

Le Service cantonal de l’agriculture est le service compétent pour les questions relatives au versement de ces contributions.
 

Comme les chèvres peuvent être porteuses de la maladie sans en présenter les symptômes, l'estivage commun de chèvres et de moutons peut représenter un risque de contamination et compromettre le statut indemne des moutons. C'est pourquoi les chèvres qui sont estivées avec des moutons devraient subir un test négatif de dépistage du piétin avant l'estivage.

Pour l'exploitation d'estivage, seuls les animaux qui ont effectivement été estivés peuvent être pris en compte dans le calcul des contributions d'estivage.

Le Service cantonal de l’agriculture est le service compétent pour les questions relatives au versement de ces contributions.
 

L’Office vétérinaire cantonal du Valais est responsable de la coordination et de l’exécution des tâches dans le cadre du programme de lutte : +41 27 606 74 50 ou ovet@admin.vs.ch.

Les conseillers en piétin encadrent les éleveurs de moutons dans la réalisation de l'assainissement et la mise en œuvre des mesures de biosécurité.
Les vétérinaires sont les interlocuteurs de leurs propres clients. Ils sont responsables du suivi du cheptel et de l'organisation des prélèvements dans leur région.

Des informations spécialisées sur le piétin et la lutte contre le piétin sont disponibles sur les canaux suivants :

Grippe aviaire

La grippe aviaire est causée par le virus influenza A des sous-types H5 ou H7. On distingue la grippe aviaire hautement pathogène (HPAI) de sa version faiblement pathogène (LPAI). Les HPAI sont vecteurs de maladies pour l’animal et, rarement, pour l’Homme, causant ainsi une zoonose. Le porc peut aussi être contaminé par le virus influenza aviaire.

Toutes les espèces d’oiseaux sont touchées, notamment les poules et les dindes. Les infections HPAI produisent en général des signes manifestes de maladie chez la volaille de rente. Les oiseaux aquatiques, comme les canards et les oies, sont moins sujets à la maladie et s’ils la développent, celle-ci est d’intensité moindre. Ils peuvent cependant propager l’agent infectieux. Les infections LPAI sont quant à elles associées à des symptômes bénins et peu spécifiques.

Situation

Suite à l’augmentation des cas de grippe aviaire chez les oiseaux sauvages en Europe et en Suisse à l’automne 2022, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), en accord avec les autorités cantonales, avait ordonné des mesures de protection qui ont permis de limiter la propagation de la maladie : seules quelques exploitations détenant des volailles domestiques ont en effet été touchées dans le canton de Zürich. En Valais, les autorités communales ont collaboré à la bonne mise en œuvre des mesures valables du 28 novembre 2022 au 30 avril 2023, qui visaient notamment à éviter tout contact entre volailles domestiques et oiseaux sauvages.

Mesures préventives :

  • Enregistrez votre élevage de volaille si vous ne l'avez pas encore fait.
  • Réduisez le plus possible les contacts entre la volaille domestique et les oiseaux sauvages.
  • Veuillez porter attention aux mesures générales d’hygiène et de prévention.
  • Veuillez signaler toute recrudescence des décès ainsi que les décès soudains survenant au sein de votre élevage de volaille au vétérinaire qui s’occupe de votre exploitation. Signalez-lui également les symptômes suspects suivants : baisse marquée de la ponte, animaux apathiques, plumage terne et hirsute, manque d’appétit ou détresse respiratoire.
  • Si vous découvrez des oiseaux sauvages morts, ne les touchez pas et signalez- les aux gardes-faune.
  • Tenez-vous prêts à appliquer de nouvelles mesures de protection si nécessaire.

Peste porcine africaine

La peste porcine africaine continue de se propager en Europe et l’on ne peut exclure qu’elle gagne la Suisse. Un programme national de détection précoce a été élaboré afin de dépister rapidement les sangliers indigènes potentiellement infectés et donc empêcher, le cas échéant, la propagation de l’épizootie dans cette population. Il est dans ce contexte important que non seulement les détenteurs de porcs, mais aussi les chasseurs, gardes-faune et randonneurs soient informés de la situation et mesures de précaution à prendre.

Les sangliers peuvent ingérer des détritus laissés par les promeneurs. Ces détritus sont source de propagation de la peste porcine africaine, car le virus, non dangereux pour l'Homme, est extrêmement résistant dans le milieu extérieur et la viande notamment.

Afin de réduire le risque d’introduction de la maladie, il est important de respecter les consignes suivantes:

  • Ne pas jeter de restes alimentaires dans la nature.
  • Ne pas rapporter de viande de porc depuis l'étranger, en particulier depuis le Piémont, l'Europe de l'est et l'Asie.
  • Eliminer toute denrée alimentaire à base de porc ou de sanglier dont l'origine ne serait pas connue.
  • Ne pas entrer ou s'approcher d'une exploitation agricole détenant des porcs sans autorisation de l'exploitant.
     

Diarrhée virale bovine (BVD)

La BVD est une maladie virale des ruminants qui infecte principalement les bovins. Dans les exploitations touchées, on peut notamment observer un nombre accru de veaux chétifs et de troubles de la fertilité, ainsi que des morts prématurées, une baisse de la production de lait et des retards de croissance.

En Suisse, le programme d'éradication de la BVD est en cours depuis 2008. Cet engagement important a porté ses fruits : la BVD est presque éradiquée en Suisse, plus de 99 pour cent des élevages bovins du pays sont exempts de BVD.
Le statut BVD des animaux et des exploitations peut être contrôlé sur la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA).

Programme de surveillance des exploitations bovines

Chaque année, tous les troupeaux bovins font l’objet d’une surveillance afin de confirmer leur statut indemne et de découvrir de nouvelles infections dans les unités d’élevage auparavant indemnes.

Le type de surveillance (prélèvements de sang à la ferme, à l’abattoir ou analyses du lait de citerne) dépend de la nature et de la taille de l’exploitation ainsi que du nombre d’animaux abattus. Dans les unités d’élevage dites spéciales qui ne se prêtent pas à la surveillance normale, tous les veaux nouveau-nés et mort-nés doivent faire l’objet d’une analyse virologique. 

En cas de constat de BVD, le vétérinaire cantonal ordonne le séquestre simple de 1er degré sur tous les troupeaux de l’unité d’élevage contaminée ainsi que l’abattage de l’animal contaminé et celui des descendants directs des femelles contaminées. Des investigations épidémiologiques sont menées pour déterminer l’origine de la contagion et retrouver les bovins gestants qui ont été au contact du virus.
 

Dernière ligne droite pour l'éradication de la BVD

La dernière ligne droite pour l’éradication de la BVD a débuté le 1er novembre 2024 avec l’instauration de mesures sanitaires supplémentaires devant mener au nouveau statut « indemne de BVD » des exploitations bovines suisses d’ici au 1er novembre 2026. Une phase de transition de 2 ans est prévue afin de permettre aux détenteurs d’animaux de se préparer pour obtenir ce nouveau statut BVD (voir FAQ).

Le feu tricolore BVD, outil de transition mis en place en novembre 2024, représente le risque de BVD inhérent à une exploitation et permet aux détenteurs d’animaux de protéger activement leurs troupeaux en n’achetant que des animaux provenant d’exploitations présentant un risque négligeable de BVD (voir FAQ). 

Dès le 1er novembre 2025, le trafic animal avec des animaux provenant d’exploitations « vertes » ou testés négatifs au virus de la BVD deviendra une condition préalable à l’obtention du statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026 !

Des recommandations ont dès lors déjà été émises pour les estivages 2025 et 2026 et les marchés et expositions de bétail. Il est recommandé aussi bien aux responsables de l’estivage qu’aux organisateurs des manifestations avec du bétail de n’admettre que des animaux provenant d’exploitations vertes ou des animaux testés négatifs à la BVD (voir FAQ). 
 

FAQ

La maladie

La BVD est une épizootie, soit une maladie affectant un grand nombre d’animaux dans une région donnée avec des conséquences économiques importantes. 

Il s’agit d’une maladie virale des ruminants qui infecte principalement les bovins mais aussi plus rarement les moutons et les chèvres, ou les ruminants sauvages. 

Elle est causée par un Pestivirus. Les infections aiguës dues au virus BVD ne provoquent souvent que des symptômes légers (légère fièvre, diarrhée, baisse de la production de lait) ou sont asymptomatiques. Dans certains cas isolés, les animaux atteints d’infections aiguës peuvent mourir après avoir développé un « syndrome hémorragique ».

Cependant, dans les exploitations touchées par les infections persistantes, on peut notamment observer un nombre accru de veaux chétifs et de troubles de la fertilité (retours en chaleurs, avortements), ainsi que des morts prématurées et des retards de croissance. 

La capacité de résistance du virus en dehors du corps de l'animal est faible ; à 37°C, il perd déjà son infectiosité au bout d'environ 4 jours. L'enveloppe du virus étant sensible aux produits désinfectants, tous les produits usuels permettent de le tuer. Le respect de la biosécurité et un nettoyage régulier associée à une désinfection permettent de contrôler avec succès le virus. 


 

Suspicion clinique en cas d’apparition des symptômes typiques (diarrhée, parfois sanglante, résistante au traitement, érosions au niveau du mufle et de la gencive, et de l’espace interdigital) et en cas d’animaux chétifs ou de problèmes de fertilité dans le troupeau (retours en chaleur et avortements plus fréquents). 

En cas de doute, il est recommandé au détenteur des bovins de contacter son vétérinaire pour une visite de contrôle. Ce dernier peut, en fonction de la situation/de son évaluation, effectuer un prélèvement (sang, organes, peau ou salive) pour réaliser une mise en évidence du virus en laboratoire. 
 

La BVD est une maladie virale qui se transmet par contact direct d'animal à animal. On distingue 2 types d’infection :

  • Infection transitoire : Infection provisoire. L’animal présente des symptômes de la maladie mais le rétablissement est rapide. L’animal développe des anticorps contre la maladie. 

  • Infection persistante : Infection permanente. Si un animal en gestation est infecté par la BVD, le virus peut être transmis au fœtus qui devient un animal infecté permanent (IP). Les animaux IP constituent la source principale de contamination. Après leur naissance, ils disséminent les virus de la BVD durant toute leur vie, risquant d’infecter d’autres animaux.

Les êtres humains peuvent également propager la BVD par l'intermédiaire de leurs vêtements, chaussures, véhicules, souillés par des excréments ainsi que par l'urine, le sang, le mucus, le sperme ou les excréments d'animaux infectés. Le vétérinaire peut lui aussi propager le virus (gant ou aiguille). La biosécurité est donc déterminante pour lutter contre la propagation de la maladie. 

Le programme de surveillance

Depuis 2012, tous les troupeaux bovins sont soumises au moins une fois par année à un test de dépistage de la BVD afin de confirmer leur statut indemne et de découvrir de nouvelles infections dans les unités d’élevage auparavant indemnes. Le statut BVD d’une exploitation ou d’un bovin est consultable en tout temps dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA). 

Les unités d’élevage laitières sont testées au moyen d’un échantillon de lait de citerne au cours de la collecte du printemps et de l’automne. Le type de surveillance dans les unités d’élevage non laitières dépend de la nature et de la taille de l’exploitation ainsi que du nombre d’animaux abattus : 

  • Groupe de bovins : Prélèvements de sang effectués par le vétérinaire délégué à la ferme sur 10% des animaux détenus mais au moins 5 animaux qui répondent aux critères de prélèvements.
  • RiBeS : Prélèvements de sang effectués par le vétérinaire officiel à l’abattoir sur le bétail bovin répondant aux critères de prélèvements. 
  • Unité spéciale : Exploitation qui ne se prête pas à la surveillance normale ou sur laquelle un cas de BVD a eu lieu récemment. Tous les veaux nouveau-nés et veaux mort-nés doivent faire l’objet d’une analyse virologique (biopsie auriculaire ou prélèvement de sang). 
     

Toutes les exploitations professionnelles et à titre de loisirs en Suisse et au Liechtenstein qui détiennent des bovins doivent, indépendamment de leur statut sanitaire, soumettre leur troupeau à la surveillance annuelle de la BVD. 

Pour mener à bien la surveillance de la BVD, il est important que les animaux soient correctement notifiés dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA), ce qui est obligatoire. Vérifiez que vos données dans la BDTA sont correctes et à jour. 

Les vaccinations contre la BVD sont interdites en Suisse.

Les mesures de précaution et d’hygiène requises lors d’avortements, ou de vêlages de bovins doivent impérativement être respectées : tout avortement ou signe d’avortement d'animaux de l'espèce bovine après une durée de gestation de trois mois ou plus doit immédiatement être annoncé au vétérinaire. L’animal concerné doit être isolé ; si cela n’est pas possible lors de l’estivage l’animal doit être désalpé. Le fœtus et le placenta doivent être séparés des autres animaux et conservés, puis éliminés de manière hygiénique.

Le vétérinaire doit procéder à un examen si plus d'un animal avorte en l'espace de quatre mois dans un troupeau d'animaux à onglons ou si un avortement est survenu dans une étable de marchand de bétail ou pendant l'estivage. 
 

Les prélèvements et conséquences

L’Office vétérinaire cantonal dispose d’un programme permettant de déterminer automatiquement quels sont les animaux qui remplissent les critères suivants et peuvent être testés sur l’exploitation : 

  • Être âgé de 6 mois à 5 ans ou âgé de plus de 5 ans avec au moins un résultat de test anticorps négatif au cours des cinq dernières années ; et
  • N’avoir encore jamais été testé anticorps positif à la BVD ; et
  • N’avoir jamais été détenu dans des unités d’élevage où un animal IP (infecté permanent) a séjourné en même temps ou 4 semaines auparavant ; et
  • Avoir séjourné au total au moins 6 mois (RiBeS : 2 mois) dans leur unité d’élevage actuelle au cours des 12 derniers mois.
     

Le statut indemne de l’exploitation est maintenu (statut BVD « Aucun séquestre » dans la banque de donnée sur le trafic des animaux (BDTA)).

La surveillance annuelle des exploitations non laitières est validée automatiquement lorsque le nombre minimal de bovins requis a été testé négatif. La surveillance annuelle des exploitations laitières est validée automatiquement lorsque les deux échantillons du printemps et de l’automne sont négatifs. 
 

Quel que soit le type de résultat d’analyse positif obtenu, l’Office vétérinaire cantonal doit mener des investigations épidémiologiques afin de déterminer la source de la contamination et les potentielles conséquences sur le reste du troupeau.

Si un bovin obtient un résultat d’analyse positif pour la recherche des antigènes BVD (virus), le vétérinaire cantonal ordonne le séquestre simple de premier degré sur l’ensemble du cheptel bovin de l’exploitation et donc l’interdiction totale du trafic animal (statut BVD « Sous séquestre » dans la banque de donnée sur le trafic des animaux (BDTA)). L’exploitant ne peut plus acheter ni vendre d'animaux et il ne peut plus déplacer d'animaux, sauf directement pour l'abattage (nécessite un document d'accompagnement en cas de mesures de police des épizooties). Un prélèvement pour une analyse de confirmation doit être effectué sur l’animal testé positif afin de déterminer s’il s’agit d’un animal IP (infecté permanent) qui doit être mis à mort ou abattu. 

Si une femelle gestante de plus de 8 mois obtient un résultat d’analyse positif pour la recherche des anticorps BVD, elle est placée sous interdiction de déplacement si ce résultat n’est pas explicable. Cela signifie qu’elle devra être isolée pour le vêlage et devra rester isolée jusqu’à ce que le veau nouveau-né ou mort-né ait obtenu un résultat d’analyse virologique négatif à la BVD.  
 

Dernière ligne droite pour l'éradication de la BVD

La filière bovine, en collaboration avec l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) et les services vétérinaires cantonaux, a décidé d’aborder la dernière ligne droite pour éradiquer la BVD de façon durable en Suisse. 
Ce processus met l’accent sur les deux points suivants : 

  • Le renforcement des mesures de lutte en cas de BVD pour assainir durablement les exploitations touchées ; et
  • Une définition plus stricte du statut « indemne de BVD » des exploitations comprenant des restrictions du trafic des animaux. 
     

Le nouveau statut BVD remplacera le statut BVD actuel le 1er novembre 2026, après une phase de transition de deux ans.

Alors que le statut BVD actuel se base uniquement sur l’existence, à ce moment donné, d’un cas ou d’une suspicion de BVD et sur les interdictions de déplacement qui en découlent, la définition du nouveau statut BVD tiendra également compte d’une composante temporelle. Ainsi, une exploitation ne devra pas avoir eu d’animaux IP dans son troupeau pendant une longue période et devra avoir obtenu des résultats négatifs lors de la surveillance de la BVD pendant une période définie. De plus, le trafic des animaux des 12 derniers mois sera pris en considération. 
 

Le nouveau statut « indemne de BVD » sera attribué à partir du 1er novembre 2026 aux exploitations bovines qui remplissent les trois critères suivants : 

  • Critère 1 : Pas d’animal IP (infectieux permanent) sur l’exploitation depuis 18 mois ET pas d’animal interdit de déplacement dans le troupeau. 
  • Critère 2 : Surveillance négative de la BVD pendant une période suffisamment longue. 
  • Critère 3 : Contrôle du trafic des animaux au cours des 12 derniers mois. Les bovins proviennent d’exploitations indemnes de BVD ou ont été testés négatifs au moins une fois au virus de la BVD. 
     

Les exploitations qui ne remplissent pas les critères reçoivent le statut « non indemne de BVD », qui entraîne des restrictions du trafic des animaux : les animaux qui n’ont pas été testés pour la BVD ne peuvent plus être déplacés. La participation aux marchés de bétail, aux expositions et aux ventes aux enchères ainsi que l’estivage avec des animaux d’autres exploitations sont interdits.

La phase de transition débute le 1er novembre 2024 et prend fin le 31 octobre 2026 et permet aux détenteurs d’animaux de se préparer pour obtenir le nouveau statut BVD. Elle laisse suffisamment de temps pour qu’à partir du 1er novembre 2026, toutes les exploitations bovines de Suisse puissent en principe remplir les critères du nouveau statut « indemne de BVD ».

Les statuts BVD actuels « aucun séquestre », « sous séquestre » ou « animaux individuels sous séquestre » seront utilisés pour les exploitations bovines jusqu’au 31 octobre 2026.

Durant la phase de transition, un nouvel outil, le feu de signalisation BVD, est mis à disposition à partir du 1er novembre 2024. Ce feu permet d’évaluer le risque de BVD que présente une exploitation et aide les détenteurs d’animaux à protéger activement leur cheptel contre la BVD en n’achetant que des animaux provenant d’exploitations présentant un risque négligeable de BVD (feu vert).
 

Le feu de signalisation BVD aide à rendre le trafic des animaux plus sûr et à protéger les exploitations indemnes de BVD. Il indique donc le risque de BVD inhérent à une exploitation. Le feu fonctionne ainsi :

  • Feu vert : risque négligeable de BVD. Il s’agit d’exploitations dont on peut être sûr qu’elles ne présentent pas de risque de contamination par la BVD, car elles ont fait l’objet d’une surveillance négative continue pendant une longue période, qu’elles ne comptent aucun animal interdit de déplacement pour cause de BVD dans leur troupeau et qu’aucun animal IP (infecté permanent) n’a été présent dans l’exploitation depuis au moins 18 mois. 
  • Feu orange : risque modéré de BVD. Ces exploitations ont présenté récemment des résultats positifs lors de la surveillance ou une surveillance incomplète. On ne peut exclure avec certitude qu’elles ne représentent aucun risque de contamination par la BVD.
  • Feu rouge : risque élevé de BVD. Ces exploitations présentent un risque élevé de contamination par la BVD, par exemple parce que le troupeau comportait encore récemment des animaux IP (infectés permanents). 
  • Feu gris : risque de BVD non évalué. Exploitations pour lesquelles le risque n’a pas été évalué : estivage, marché et exposition de bétail.

En achetant seulement des animaux provenant d’exploitations présentant un risque négligeable de BVD (feu vert), les détenteurs d’animaux protègent activement leur cheptel contre la maladie. 

Le feu BVD est affiché dans la BDTA dans les détails de l’exploitation et est visible pour toute personne ayant accès à la BDTA. De plus, le risque de BVD de l’exploitation est visible sur le document d’accompagnement rempli électroniquement.

Le statut BVD est le statut épizootique officiellement reconnu pour la BVD au sens de l’art. 174b, al. 1, de l’ordonnance sur les épizooties. Les trois statuts BVD suivants seront utilisés pour les exploitations bovines jusqu’à la fin de la phase de transition, le 31 octobre 2026 : « aucun séquestre », « sous séquestre » ou « animaux individuels sous séquestre ». Le feu BVD est un outil d’aide pendant la phase de transition qui permet d’indiquer quel est le risque de BVD inhérent à l’exploitation.

Trafic et mouvements d'animaux

Avant d’acheter un animal, l’acheteur devrait impérativement regarder la couleur du feu de signalisation BVD de l’exploitation de provenance afin de s’informer sur le risque de BVD. Ce feu est visible sur le document d’accompagnement rempli électroniquement ou dans la BDTA. 

Durant la première année de la phase de transition, il est recommandé de n’acheter que des animaux provenant d’exploitations présentant un risque négligeable de BVD (feu vert) ou des animaux testés négatifs à la BVD. 

Au cours de la deuxième année de la phase de transition, cette recommandation sera une condition préalable pour qu’une exploitation puisse obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026. Le critère 3 de la nouvelle définition du statut « indemne de BVD » sera considéré comme rempli uniquement si, à partir du 1er novembre 2025, l’exploitation n’a acheté que des animaux provenant d’exploitations où le risque de BVD est négligeable (feu vert) ou des animaux testés négatifs à la BVD.
 

Durant la première année de la phase de transition (du 1er novembre 2024 au 31 octobre 2025), le trafic des animaux n’a pas encore de conséquence sur le nouveau statut BVD de l’exploitation attribué à partir du 1er novembre 2026. 

Amener dans son exploitation des animaux non testés par rapport à la BVD provenant d’exploitations dont le feu n’est pas vert (exploitations non vertes) comporte toutefois toujours un certain risque d’introduire la BVD dans le troupeau ! Pour protéger son propre troupeau, il faudrait par conséquent renoncer à ce genre d’achat.

Au cours de la deuxième année de la phase de transition (du 1er novembre 2025 au 31 octobre 2026), une exploitation qui effectue un achat « non conforme » d’animaux n’obtiendra pas le statut « indemne de BVD » au 1er novembre 2026. En effet, le critère 3 n’est rempli que si, au cours des 12 derniers mois, les animaux achetés proviennent uniquement d’exploitations dont le feu est vert (exploitations vertes) ou s’il s’agit d’animaux testés négatifs à la BVD. Par conséquent, l’exploitation aura le statut « non indemne de BVD » pendant au moins 12 mois après le dernier achat « non conforme » d’animaux et sera soumise aux restrictions du trafic des animaux qui en découlent.
 

Tous les animaux estivés sur des pâturages ou sur des alpages doivent être sains et indemnes de maladies contagieuses. Il est recommandé aux responsables de l’estivage de ne prendre en estivage que des animaux provenant d’exploitations vertes ou des animaux testés négatifs à la BVD. 
Le risque BVD de l’exploitation de provenance peut être vérifié dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) et/ou sur le document d’accompagnement des animaux.

L’estivage d’animaux interdits de déplacement ou en provenance d’exploitations sous séquestre est formellement interdit. Les animaux provenant d’exploitations dans lesquelles des examens BVD sont en cours ne devraient pas non plus être déplacés. 

La reprise d’animaux provenant d’un estivage n’influence pas le nouveau statut BVD de l’exploitation à partir du 1er novembre 2026. 
 

Il est recommandé aux organisateurs de n’admettre aux marchés, aux expositions ou aux combats de reines que des animaux provenant d’exploitations vertes ou des animaux testés négatifs à la BVD. 

Le risque BVD de l’exploitation de provenance ainsi que le statut BVD individuel des bovins peut être vérifié dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) et/ou sur le document d’accompagnement des animaux.

La participation à de telles manifestations d’animaux provenant d’exploitations sur lesquelles sont détenues des femelles en interdiction de déplacement n’est pas autorisée. 

La reprise d’animaux provenant de marchés ou expositions de bétail n’influence pas le nouveau statut BVD de l’exploitation à partir du 1er novembre 2026. 
 

En cas de séquestre simple de 1er degré, les animaux doivent rester sur l'élevage et ne doivent pas avoir de contact avec des animaux d'autres élevages bovins. Les animaux ne doivent toutefois pas obligatoirement être gardés dans l’étable. Cela permet également de continuer à respecter les exigences relatives aux contributions SRPA. Les animaux peuvent continuer à utiliser le pâturage ou l'aire de sortie. Si, en raison du séquestre, les exigences SRPA ne sont pas remplies à court terme, le Service cantonal de l’agriculture peut, conformément à l'art. 107, al. 2, OPD, renoncer à une réduction des contributions SRPA.

Le Service cantonal de l’agriculture est le service compétent pour les questions relatives au versement de ces contributions.
 

Les contributions d'alpage ne peuvent être versées que pour les animaux qui sont effectivement estivés dans une exploitation d'estivage.

Le Service cantonal de l’agriculture est le service compétent pour les questions relatives au versement de ces contributions.
 

Pour l'exploitation d'estivage, seuls les animaux qui ont effectivement été estivés peuvent être pris en compte dans le calcul des contributions d'estivage.

Le Service cantonal de l’agriculture est le service compétent pour les questions relatives au versement de ces contributions.
 

L’Office vétérinaire cantonal du Valais est responsable de la coordination et de l’exécution des tâches dans le cadre du programme d’éradication de la BVD : +41 27 606 74 50 ou ovet@admin.vs.ch

Les vétérinaires sont les interlocuteurs de leurs propres clients. Ils sont responsables du suivi du cheptel et de l'organisation des prélèvements dans leur région.

Des informations spécialisées sur la BVD et le programme d’éradication de la BVD sont disponibles sur le site web de l’OSAV :  Diarrhée virale bovine (BVD) (admin.ch) et Éradication de la BVD (admin.ch)