Tunnel de base du Loetschberg
Tunnel de base du Loetschberg
La réalisation du tunnel de base du Lötschberg (LBT) en décembre 2007, pris en charge par la Confédération dans le cadre de la loi sur les nouvelles transversales ferroviaires (NLFA), a été une étape marquante pour le trafic ferroviaire.
Sa mise en exploitation a permis de réduire massivement le temps de parcours entre le Valais et le Plateau Suisse (notamment Berne, Zurich et Bâle). Le Lötschberg offre ainsi des performances remarquables, avec par exemple un gain de 49' de Sierre à Berne (1h17 au lieu de 2h06) et de 48' de Sion à Berne (1h30 au lieu de 2h18). Le trajet Viège à Berne en moins d'1h permet de raccorder et d'intégrer le Valais dans les principaux nœuds de correspondances du réseau cadencé suisse de Berne, Bâle, d'Olten et de Zürich notamment.
Avec la mise en service du tunnel de base du Lötschberg, la liaison du corridor ferroviaire valaisan avec le corridor nord-sud a désormais lieu à Viège. En raison de gains de temps importants sur de nombreuses liaisons à travers les Alpes, la demande a augmenté sur la section du Lötschberg de 74% entre 2007 et 2011, passant de 7'600 à 13'200 personnes (ARE 2012).
Ce projet a été réalisé dans les délais et avec des dépassements de coût modérés pour ce type d'ouvrages (de l'ordre de 25 % avec un coût final de 4,3 milliards et un devis initial de 3,4 milliards).
Toutefois, ce tunnel ayant été réalisé partiellement à voie unique, il connaît régulièrement des problèmes de capacité et ce depuis deux ans après son ouverture au trafic commercial des voyageurs et des marchandises. En effet, le tunnel de base du Lötschberg n’a dans une première étape pas été construit dans son intégralité. Pour des raisons financières et politiques, sur les 34,6 km de tunnel existants, 21 km entre Ferden et Frutigen ne sont pour le moment qu’à voie unique. Entre Ferden et Mitholz (15 km), un deuxième tunnel existe, mais il est dépourvu d’équipement technique ferroviaire. Ce long tronçon à voie unique engendre des frais d’exploitation élevés, limite les possibilités dans l’établissement de l’horaire et rend impossible un développement de la capacité des trains de voyageurs et de marchandises, qui ont déjà atteint leur potentiel maximal.
En août 2015, le BLS a mis publiquement au concours les travaux liés à la planification du doublement de voie partiel de Ferden à Mitholz et, à titre d’option, l’aménagement complet de Ferden à Frutigen. Le financement sera assuré par le budget alloué dans le cadre du programme FAIF et les travaux de planification devraient démarrer en 2016. Grâce à cette opération, la cadence à la demi-heure sur les liaisons longue distance entre le Plateau suisse et le Valais pourra être assurée. La mise en œuvre de cette mesure doit intervenir au plus tôt après la mise en service du nouveau tunnel ferroviaire de base du St-Gothard, dont la mise en service est prévue pour 2017 au plus tard.
Pour aller de l'avant sur ce dossier, les cantons du Valais et de Berne se sont associés pour initier la mise en place d'un lobby de soutien pour le développement de l'axe Lötschberg-Simplon. Le Comité du Lötschberg a été mis en place en 2012 et soutient politiquement l'aménagement de l'axe nord-sud via le Lötschberg. L'axe comprend la ligne de Bâle à Domodossola - via le Wisenberg, Berne, la vallée de l'Aar, le tunnel de base du Lötschberg, la vallée du Rhône, Brigue et le Simplon. Est inclus, l'aménagement de l'infrastructure ferroviaire sur les voies d'accès et dans les agglomérations le long de l'axe.
La connexion du canton et de ses espaces aux infrastructures de transports nationales et internationales sera renforcée et améliorée, notamment avec l’achèvement de la NLFA au Lötschberg. L’objectif pour le canton est d’avoir des liaisons aussi directes que possible entre les centres urbains et les espaces métropolitains des régions de Berne, de l’Arc lémanique, de Zürich, de Bâle et de Milan.
Par ailleurs, de Kandersteg (Berne) à Goppenstein (Valais) ou vice-versa, le train navette-autos traverse le Lötschberg en 15 minutes seulement. La cadence est à la demi-heure en temps normal et au quart d’heure durant les heures de pointes et les samedis. En période d’hyper-pointe saisonnière, l’offre est complétée par des liaisons directes entre Kandersteg et Iselle (Italie), facilitant ainsi le transit nord-sur des touristes qui transitent par les Alpes suisses. L’Etat du Valais et le BLS souhaitent encore améliorer la viabilité des rampes d’accès aux différentes gares de chargement de ces services de ferroutage. En parallèle, un effort est engagé pour améliorer le recours à cette offre de mobilité combinée, en simplifiant l’usage et la vente de titres de transport, mais également en proposant une meilleure information aux clients.