Réhabiliter ou reconstituer un sol dégradé ne permet pas, à échelle temporelle humaine, de lui faire recouvrir la totalité de ses caractéristiques naturelles, garants de sa fertilité physique, chimique et biologique. Il est cependant possible d’améliorer ses aptitudes agro-pédologiques à court et moyen termes par diverses méthodes (engrais verts, apport de fumure, compost, etc.) Dans certains cas particuliers, un apport de matériaux terreux issus de la couche supérieure du sol (horizon A) ou de la couche sous-jacente du sol (horizon B) peut aussi amener une amélioration agro-pédologique. 
 

Si l’ajout d’intrants (fumier, lisier, compost, etc.) permet de modifier la fertilité chimique et biologique d’un sol dans le but d’améliorer ses aptitudes agricoles, la structure d’un sol (arrangement et forme des petites particules de terre entre elles) ne peuvent généralement pas être améliorées. La manipulation des matériaux terreux (décapage, stockage, transport, remise en état) impacte toujours à plus ou moins long terme cette structure qui est capitale pour la fertilité des sols. En effet, la structure du sol détermine les capacités de circulation et de rétention en air, en eaux et en éléments nutritifs, donc la disponibilité de ces éléments pour les racines des plantes. Une atteinte à la structure du sol est très souvent irréversible à l’échelle humaine. Attention donc à préserver cette structure, et à réaliser méticuleusement une pesée des intérêts lors de tout projet de remblais !

Concernant l’apport de matériaux terreux en zone agricole ou viticole, tout projet doit suivre une procédure de réalisation ad-hoc et dans le respect de certaines conditions-cadres. Ceci dans le but de préserver les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des sols. Les documents téléchargeables ci-contre renseignent cette thématique dans le détail.

Conditions-cadres de Revalorisation des matériaux terreux excédentaires issus des chantiers de construction pour la réhabilitation de sols agricoles et viticoles

Généralités
L’OLED et l’OSol déterminent les conditions de revalorisation en lien aux propriétés chimiques et physiques des matériaux. Une revalorisation est possible uniquement si les matériaux sont propres (< val. indicatives), et exempts de corps étrangers anthropiques (≥ 99% du matériel doit être de nature pédologique ou géologique). Vous trouverez une synthèse des conditions de valorisation des matériaux terreux et d’excavation pour les sols agricoles et viticoles dans la zone de documents.

L’aide à l’exécution fédérale « Évaluation des sols en vue de leur valorisation » (module 1 de « Construire en préservant les sols », OFEV 2021) résume les conditions de revalorisation en lien à la texture (teneur en argile, pierrosité, etc.) et aux propriétés biologiques (graines/rhizomes de plantes inscrites sur la liste noir des néophytes envahissante en Suisse).

L’aide à l’exécution cantonale « Rehaussement et remodelages de terrain en zone agricole et viticole » synthétise l’ensemble des bases légales en vigueur, donne les conditions-cadres permettant la revalorisation des matériaux et précise les types de sols pouvant prétendre à une réhabilitation.

Transport et pratiques de chantier
L’aide à l’exécution fédérale « Gestion respectueuse des sols lors de travaux de génie civil » (module 2 de « Construire  en préservant les sols », OFEV 2022) dresse le tableau de l’ensemble des techniques et outils permettant de minimiser les impacts aux sols, autant pour les matériaux décapés et transportés, que pour les sols agricoles à réhabiliter. De manière générale, les matériaux terreux et les sols en place doivent être manipulés de manière à éviter au maximum des atteintes physiques (compaction, destruction de la structure et des pores du sol) en limitant les dépôts intermédiaires, les compactions (machines de chantier et hauteur des tas de dépôts adaptées, bonnes conditions météorologiques, etc.), en décapant avec soin les différents horizons pédologiques et en séparant systématiquement les types de matériaux décapés.