Inondations et laves torrentielles
Les cours d’eau transportent par définition de l’eau, mais également des fractions de sol arrachées au lit et rives lorsque le débit augmente de manière conséquente. Les érosions de berges ou glissements de terrain peuvent alimenter le flux en matériaux au comportement aléatoire (terre, troncs, blocs, etc.).
Lors de crues, le charriage ajoute une inconnue: le fond du lit devient mobile et le débit total, liquide et solide, variable en proportion et dans le temps.
Le cours d’eau peut s’approfondir ou au contraire se combler, typiquement lorsque la pente ou la section diminuent... Attention débordement ! L’écoulement sort de son lit et peut inonder les terres environnantes, déposant au passage ses alluvions et bois flottés.
Des coulées de lave, pas chez nous dites-vous? Justement si, dans certains de nos torrents!
Lorsque la teneur en sédiments s’approche voire dépasse celle de l’eau, l’écoulement s’épaissit et devient granulaire, formant un front de bloc spectaculaire, d’une puissance pouvant dépasser les 2 tonnes de poussée par m2...
Si plus d’une trentaine de sites valaisans sont répertoriés pour leur production de laves torrentielles, l’Illgraben, ce gigantesque entonnoir de roches fragiles, est de loin le plus étudié. Les laves torrentielles se forment également à l’aval de glaciers rocheux, dans les cônes d’éboulis meubles et moraines instables.
Avec la fonte accrue du pergélisol et des glaciers ainsi que la recrudescence d’intempéries violentes, il faut s’attendre à de grandes manifestations de laves dans les années à venir.
Débordement de la Morge à St Gingolph.