Assumer les pollutions liées au passé industriel valaisan est une priorité du Département de la mobilité, du territoire et de l’environnement (DMTE). Ce travail de longue haleine nécessite d’intégrer de nouveaux paramètres et de récolter un maximum de données pouvant conduire à redéfinir l’ordre de priorité des mesures à entreprendre sur les sites pollués en Valais. Ces dernières années, le SEN a donc accru ses campagnes de contrôle de la qualité des eaux souterraines et d’observation des atteintes chimiques portées aux sols. Grâce à la meilleure perception ainsi obtenue, le tableau de bord des sites pollués devient toujours plus précis.

Il en ressort en particulier que des panaches marqués de pollution portent atteinte à la qualité de la nappe phréatique dans huit secteurs différents de plaine. Certains panaches sont très étendus, parfois affectés par différentes familles de substances. Il s’agit des zones situées à l’aval des sites industriels de Collombey, Monthey, Evionnaz, Sierre et Viège ainsi que de l’ancienne décharge de Gamsenried. Dans une moindre mesure s’ajoutent les secteurs en aval de l’ancien site Electrolytor à la frontière entre Collombey et Monthey et du Centre d'instruction de la protection civile de Grône.

Cinq de ces huit secteurs présentent une pollution aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées). Il s’agit de l’aval de l’ancienne raffinerie de Collombey, du site de Grône et des sites chimiques de Viège, Monthey et Evionnaz. Les trois autres correspondent à l’aval de l’ancienne décharge de Gamsenried et à deux cas de pollution par du perchloréthylène (un composé organique volatil notamment utilisé pour le nettoyage à sec), respectivement en aval de l’ancienne blanchisserie du site industriel de Sierre et de l’ancien site Electrolytor. Ces sites font l’objet de mesures d’assainissement ciblées et / ou bénéficient d’un confinement hydraulique. Des mesures plus importantes sont en cours d’étude pour assainir chacun des sites contaminés à l’origine de ces panaches.

Mis en relation avec les sites pollués depuis moins de trois ans en Suisse, les PFAS représentent un défi mondial. En effet, en raison de leur persistance et forte bioaccumulation, ils se disséminent dans les eaux et s’accumulent dans la chair des poissons. Par le biais de l’irrigation, ces substances se retrouvent également dans les sols et les végétaux. L’abaissement du seuil limite, pour répondre aux normes toxicologiques beaucoup plus sévères, explique pourquoi cette famille de polluants est devenue un thème prédominant dans le domaine des sites contaminés. Le Valais a d’ailleurs défini en 2021 une stratégie de lutte et renforcé la surveillance des eaux souterraines. Plusieurs mesures ont été prises. Par exemple, l’ancienne place d’exercice des pompiers de Viège a été assainie avec l’excavation de 60'000 tonnes de matériaux pollués par des PFAS acheminés en Autriche pour y être traités. En aval des sites chimiques de Viège, Evionnaz et Monthey, des barrières hydrauliques confinent la pollution issue de l’usage de mousses extinctrices contenant des PFAS. Dès mi-2023, ce sera également le cas en aval de l’ancienne raffinerie de
Collombey.

L’assainissement de la décharge de Gamsenried et des sols pollués au mercure demeurent également prioritaires. A Gamsenried et sur les sites pollués par des PFAS, des mesures actives d’assainissement devront être mises en œuvre de façon à éliminer les substances dangereuses pour l’environnement et à ne pas devoir maintenir le confinement hydraulique en fonction à très long terme. L’assainissement des sols pollués au mercure est quasiment terminé en zone habitée de Viège et Rarogne et a démarré en zone agricole.

Pour atteindre les objectifs fixés et mettre en application le cadre légal, dont le principe du pollueur-payeur, le SEN collabore avec les entreprises concernées, endosse un rôle d’expert environnemental et évalue les mesures qu’elles proposent. Il apporte ensuite les adaptations nécessaires, puis ordonne la réalisation des travaux.