Une vaste étude sur le paysage muséal valaisan a été réalisée par deux chercheurs de la HESS-SO, sur mandat de l’Etat du Valais. Les résultats, publiés dans le 6e volume des Cahiers de l’Observatoire de la culture – Valais, démontrent que le canton du Valais possède une densité muséale plus importante que la plupart des autres cantons suisses et que les collaborations au sein du paysage muséal valaisan peuvent encore être développées. Cette analyse fournit également des pistes aux professionnels des musées et aux responsables politiques pour l’élaboration de leur stratégie et leurs actions futures.

Les Cahiers de l’Observatoire de la culture – Valais contribuent à l’élaboration d’une connaissance large et systématique du champ culturel valaisan. Les Cahiers ont débuté en 2014 en s’intéressant au domaine de l’art visuel et se sont poursuivis en 2016 sur le thème de la participation culturelle ainsi qu’en 2020 sur celui du paysage muséal. Leur but est de fournir aux acteurs du champ culturel - autorités, artistes, entrepreneurs, administrations ou institutions - des éléments utiles au pilotage de leurs actions culturelles et politiques.

La première étude à prendre en compte le territoire valaisan particulier

L’étude publiée dans le 6e Cahier de l’Observatoire de la culture - Valais a été réalisée, sur mandat de l’Etat du Valais, par deux chercheurs de la HEG Arc et de la HETSL (HES-SO). Elle s’attache à décrire la richesse du paysage muséal, à en saisir les spécificités et à l'analyser selon les critères déterminants dans ce secteur. Il s’agit d’une démarche novatrice puisque c’est la première analyse à saisir la diversité des musées sur un territoire donné.

Les spécificités valaisannes

L’étude analyse la géographie du paysage muséal valaisan, les activités des musées qui le composent ainsi que leur organisation et mise en réseau. Avec 76 institutions correspondant à la définition proposée par le Conseil international des musées (ICOM), soit 22 musées pour 100’000 habitants, le canton du Valais possède une densité muséale plus importante que la plupart des autres cantons suisses. Cette situation découle de la présence de nombreuses collections locales et régionales constituées par des particuliers soucieux de préserver du patrimoine préindustriel menacé par la rapide évolution socio-économique du canton, mais elle résulte aussi de la réalité géographique d’un territoire composé de multiples vallées où sont apparues des volontés parallèles de sauvegarder des objets singuliers, comme autant de témoins de l’identité locale. Ainsi, plus de la moitié des musées se situent dans des communes rurales et la majorité d’entre eux concernent des collections liées à un lieu. L’étude montre que le Haut-Valais présente une densité muséale deux fois plus élevée que les autres régions du canton et que les communes touristiques comptent davantage de musées que celles qui n’appartiennent pas à cette catégorie. Enfin parmi d’autres éléments saillants, l’analyse met en évidence la centralité du bénévolat pour le fonctionnement des institutions muséales.

Nouvelles aides patrimoniales et collaborations activées

Enfin, les analyses montrent que les collaborations au sein du paysage muséal valaisan apparaissent encore timides, car celui-ci est composé en majorité d’institutions pour lesquelles le territoire de référence semble surtout local. Cependant, en plus des nouvelles dispositions mises en place par le Canton pour la sauvegarde du patrimoine d’intérêt cantonal et dont les premières aides concrètes sont actuellement activées, le récent développement de projets aspirant au renfort des collaborations (les expositions «Vraies-fausses histoires» en 2019 ou « Destination Collection » actuellement visible au Pénitencier à Sion notamment), portés par les acteurs centraux du paysage muséal (Association Valaisanne des Musées, Réseau Musées Valais et Musées cantonaux), témoigne de l’émergence d’une dynamique vertueuse de mise en réseau.